Le chef du Parti populaire, Maxime Bernier, accorde son appui entier à son porte-parole Martin Masse, dont certains écrits controversés datant de plusieurs années ont refait surface la semaine passée.

«On essaie de mettre des bouts de phrases de différents articles qui ont été écrits pour en arriver à une théorie que M. Masse est un homme raciste. C'est complètement ridicule et faux», a-t-il lancé en entrevue un peu plus tôt cette semaine.

Le Beauceron commentait le fait que l'organisation juive B'nai Brith ait déterré plusieurs textes signés il y a environ une quinzaine d'années par son proche collaborateur dans un webzine libertarien, «Le Québécois libre».

Dans deux d'entre eux, Martin Masse tente de faire la démonstration que le fondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen, ainsi que l'ex-politicien d'extrême droite autrichien Jörg Haider (mort en 2008) ne sont pas des néonazis.

Au téléphone, il a soutenu qu'il n'avait «pas envie de reprendre chacun des textes écrits il y a 20 ans et de les réexpliquer» et a accusé le B'nai Brith de déformer ses propos.

«Eux disent que j'ai défendu Jean-Marie Le Pen. Mon seul argument, comme pour Jörg Haider, c'est que ce n'était pas un néonazi, a-t-il tranché. Je n'ai défendu aucune déclaration de Jean-Marie Le Pen sur l'Holocauste ou quoi que ce soit.»

À ses yeux, l'enquête réalisée par le B'nai Brith, qui a publié des liens vers plusieurs articles dans un communiqué paru jeudi dernier, est une campagne de salissage orchestrée à des fins politiques.

Car le directeur général de l'organisation, Michael Mostyn, est un ancien candidat du Parti conservateur, et l'objectif, est «de discréditer le Parti populaire», et «ce gars-là [...] a fait ça en collaboration avec le Parti conservateur, j'en suis persuadé».

Maxime Bernier partage la même analyse.

Il n'a pas souhaité commenter les écrits passés de son fidèle collaborateur, avec qui il a notamment travaillé à l'Institut économique de Montréal.

«Je ne me suis pas caché que je suis un politicien qui prône la liberté individuelle», a argué l'ancien élu conservateur.

Mais une chose est claire: Maxime Bernier n'a pas l'intention de larguer Martin Masse.

«On a bâti ce parti-là ensemble, et on va continuer. Je suis très heureux et très privilégié de pouvoir bénéficier de ses conseils depuis tant d'années», a lancé le chef populaire.

Le Parti populaire et l'«alt-right»

La fin de semaine passée, le Toronto Star a publié un article dans lequel il est écrit, exemples et témoignages à l'appui, que des suprémacistes blancs de l'«alt-right» voient en ce nouveau parti un véhicule pour leurs idées.

Le chef de la formation, qui compte depuis la fin de l'année 2018 des associations dans chacune des 338 circonscriptions au pays, martèle qu'il n'en veut pas.

«J'ai toujours dit que les gens qui sont racistes ne sont pas bienvenus dans notre parti, et on agit en conséquence. On a fait des enquêtes, et on va continuer à faire des enquêtes», a-t-il assuré à l'autre bout du fil.

C'est la raison pour laquelle, dit-il, seule une poignée de ces associations - trois, en date de lundi dernier - sont officiellement enregistrées auprès d'Élections Canada.

On fait aussi signer à quiconque souhaite devenir membre d'une association un formulaire avec une clause de «non-embarras».

«En tant que représentant du Parti populaire du Canada, j'affirme que je n'ai pas fait ou exprimé quoi que ce soit dans le passé, et je m'engage à ne rien faire ou exprimer quoi que ce soit dans l'avenir, qui pourrait embarrasser publiquement le parti», y lit-on.

C'est ce que brandit Maxime Bernier comme arguments lorsqu'on lui demande s'il craint que son parti n'attire des membres de groupuscules d'extrême droite.

Il préfère ne pas révéler ce qu'il pense du mouvement de l'«alt-right» (droite alternative).

«Je n'ai pas à avoir d'opinion là-dessus. Moi, je me concentre sur ce qui est important sur notre parti. Je ne porte pas de jugement sur - si ces gens-là ont des propos racistes ou des politiques racistes, ils ne sont pas bienvenus dans notre parti», a-t-il offert.