La contestation de l'imposition de la taxe sur le carbone du gouvernement fédéral aboutira assurément devant la Cour suprême du Canada, selon le procureur général de la Saskatchewan.

Don Morgan affirme que son gouvernement respectera le jugement de la Cour d'appel provinciale, qui commencera à entendre les arguments des deux parties à compter de mercredi.

Le gouvernement de la Saskatchewan exhortera Ottawa à reculer quant à son intention d'imposer la taxe pendant que l'affaire est devant les tribunaux, mais ne sollicitera pas d'injonction pour y mettre fin.

La taxe fédérale doit prendre effet en Saskatchewan, au Nouveau-Brunswick, en Ontario et au Manitoba en avril.

« Nous croyons que c'est la bonne chose à faire », a déclaré le ministre Morgan.

« Nous pensons que la bonne position à adopter pour notre province est de ne pas mettre en place une taxe sur le carbone ciblant notre province. »

Le gouvernement du Parti saskatchewanais estime que la taxe sur le carbone fédérale est inconstitutionnelle parce qu'elle ne s'applique pas uniformément dans toutes les provinces.

Ottawa dit avoir la compétence de fixer un prix sur le carbone, étant donné qu'il s'agit d'un enjeu national.

« C'est une préoccupation nationale, mais je ne pense pas que ce soit la bonne méthode ; faites-le légalement », a plaidé M. Morgan.

« Nous pensons que la bonne chose à faire serait de s'asseoir, de travailler avec toutes les autres provinces et d'élaborer des solutions pour réduire les émissions de carbone. »

Le prix minimum fixé par Ottawa commence à 20 dollars la tonne et augmente de 10 dollars par an jusqu'en 2022.

Critiques de l'opposition

Le chef de l'opposition néo-démocrate, Ryan Meili, a accusé la province d'avoir boudé les discussions avec Ottawa alors qu'elle aurait dû trouver un meilleur accord.

« Cela prendra plusieurs années et, pendant tout ce temps, nous serons bloqués par le plan Trudeau au lieu d'avoir mis au point un système qui fonctionne pour la Saskatchewan », a-t-il déploré.

M. Meili a déclaré que le NPD était d'accord avec la tarification de la pollution et que les plus gros pollueurs devaient payer davantage.

Seize groupes, y compris les gouvernements de l'Ontario, du Nouveau-Brunswick et de la Colombie-Britannique, interviennent dans sa contestation constitutionnelle.

Sabrina Kim, l'attachée de presse de Catherine McKenna, ministre fédérale de l'Environnement et du Changement climatique, a applaudi la grande variété d'intervenants, allant de groupes de l'industrie aux environnementalistes, en passant par des organisations autochtones.

Mme Kim a également affirmé dans un communiqué mardi qu'une taxe sur le carbone en Saskatchewan signifierait qu'une famille de quatre personnes bénéficierait d'un remboursement de 609 dollars cette année.

« C'est une approche pratique et abordable qui a fait ses preuves et qui rapportera plus d'argent dans les poches des gens », a plaidé Mme Kim.