Alors que les tensions linguistiques prennent de l'ampleur au pays en raison de la décision du premier ministre de l'Ontario Doug Ford de sabrer dans les services en français, le premier ministre Justin Trudeau a décidé de convoquer ses homologues des provinces pour une rencontre au sommet à Montréal, le 7 décembre.

Le bureau de M. Trudeau a confirmé la date de la prochaine rencontre des premiers ministres mardi matin. Le commerce sera l'un des principaux à l'ordre du jour, Justin Trudeau voulant faire le point sur le nouvel Accord États-Unis-Mexique-Canada conclu à la fin septembre.

M. Trudeau veut aussi inciter les provinces à éliminer les obstacles qui entravent toujours le commerce intérieur, a-t-on aussi précisé.

Les premiers ministres rencontreront également des dirigeants de l'Assemblée des Premières Nations, de l'Inuit Tapiriit Kanatami et du Ralliement national des Métis pour discuter de la façon dont l'ensemble des gouvernements peuvent encourager la prospérité et la croissance économique à long terme des peuples autochtones.

« Notre gouvernement s'engage à travailler avec les gouvernements provinciaux et territoriaux pour créer de nouvelles opportunités pour les Canadiens et faire de nos communautés des endroits plus forts et plus prospères. Je suis impatient de rencontrer les premiers ministres pour renforcer nos partenariats. Ensemble, nous pouvons trouver des moyens d'éliminer les obstacles aux échanges entre les provinces et les territoires et créer de bons emplois pour la classe moyenne à travers le pays », a affirmé M. Trudeau dans un communiqué de presse.

Le dossier de l'unité nationale pourrait aussi s'imposer durant cette rencontre des premiers ministres, à laquelle participeront pour la première fois Doug Ford de l'Ontario, le premier ministre du Québec François Legault, et le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, dont le Parti progressiste-conservateur a pris le pouvoir récemment grâce à l'appui de trois députés de l'Alliance des gens, un parti politique hostile au bilinguisme.

Depuis quatre jours, la décision du gouvernement conservateur de Doug Ford de mettre la hache dans le projet de création de l'Université de l'Ontario français, alors qu'il était sur le point d'aboutir, et d'abolir le Commissariat aux services en français, en invoquant la précarité des finances de la province, suscite l'indignation aux quatre coins du pays.

La ministre du Tourisme, Mélanie Joly, qui est aussi responsable du dossier des langues officielles, a vivement dénoncé cette décision « inacceptable », et pressé les conservateurs d'Andrew Scheer de faire pression sur le gouvernement Ford pour qu'il revienne sur cette décision.