Le Bloc québécois aura un nouveau chef le 24 février, à huit mois du scrutin fédéral.

Le coup d'envoi de la campagne à la direction sera donné le 14 décembre prochain, a par ailleurs annoncé jeudi le président du bureau national du parti, Yves Perron.

Les personnes intéressées à succéder à Martine Ouellet à la barre de la formation ont jusqu'au 15 janvier pour déposer leur candidature, a-t-il précisé dans un bref communiqué.

Le choix du prochain chef est donc légèrement devancé ; les délégués du parti avaient choisi en août dernier de procéder à l'élection en mars 2019.

Le communiqué bloquiste ne fournit aucun élément d'explication sur le déclenchement plus hâtif de la campagne électorale.

Mais selon le député bloquiste Michel Boudrias, mieux vaut procéder tôt que tard.

« On est à moins de 11 mois des élections rendu là, dit-il. Plus vite on règle certains éléments essentiels sur le plan de l'organisation, plus vite on est prêt à entrer en bataille électorale. »

L'élu de Terrebonne n'écarte pas la possibilité d'être sur les blocs de départ.

« Ça demeure dans les possibilités. [...] Je me garde toute la flexibilité de pouvoir plonger », a-t-il noté en entrevue depuis son bureau de circonscription, jeudi.

« Moi, ce qui est important, c'est que le parti conserve une orientation résolument souverainiste », a plaidé l'élu, qui croit être le seul de la députation intéressé à se présenter.

« Je pense que tout le monde aussi regarde vers l'extérieur avec intérêt pour voir s'il n'y a pas des candidatures d'envergure qui pourraient se joindre à nous », a noté M. Boudrias.

Les noms de certaines personnes de l'extérieur, justement, ont circulé dans les médias au courant de l'automne.

Plusieurs ont toutefois rapidement nié avoir l'intention de briguer la chefferie.

Ce fut le cas de l'ancien chef du Parti québécois Jean-François Lisée, de l'ex-ministre péquiste Yves-François Blanchet et de Jean-Martin Aussant, ancien élu péquiste et ex-chef d'Option nationale.

Une seule personne a officiellement manifesté son intérêt jusqu'à présent : Christian Hébert, candidat malheureux du Parti québécois au scrutin d'octobre dernier.

Il se dit prêt à reprendre du service sur la scène fédérale et de venir y faire la promotion de l'« indépendance économique du Québec ».

Le candidat se pose en « rassembleur » entre les tenants de la promotion de l'indépendance sur toutes les tribunes et ceux qui prônent la défense des intérêts du Québec à Ottawa.

Car dans les faits, « l'un est indissociable de l'autre », a-t-il fait valoir en entrevue téléphonique.

La direction du Bloc québécois est assurée sur une base intérimaire par Mario Beaulieu depuis le départ de Martine Ouellet, dont le style de gestion avait provoqué une mutinerie à Ottawa.

Les cinq élus qui avaient claqué la porte avec fracas et fondé l'éphémère parti Québec debout sont finalement rentrés au bercail à la rentrée parlementaire, en septembre dernier.