Le nouvel accord de libre-échange conclu dimanche entre Ottawa et Washington a fait réagir les chefs des principaux partis politiques du Québec, lundi, en ce jour de scrutin.

Dans sa circonscription de Roberval, le chef du Parti libéral du Québec (PLQ), Philippe Couillard, s'est déclaré «insatisfait » des dispositions sur l'agriculture et l'industrie laitière prévues dans l'Accord États-Unis Mexique Canada (AEUMC).

«On va se tenir (...) aux côtés des fermes familiales du Québec et de notre modèle d'agriculture», a-t-il déclaré lors d'une brève mêlée de presse. Le chef libéral a déjà annoncé qu'il tiendrait un point de presse formel, en après-midi, après s'être entretenu avec le premier ministre Justin Trudeau.

De son côté, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, s'est dit «déçu» du nouvel accord commercial et veut «regarder toutes les options pour défendre les agriculteurs».

«Il y a eu des compromis de fait aux dépens des producteurs agricoles du Québec, donc c'est décevant», a-t-il affirmé après avoir voté dans sa circonscription de L'Assomption, lundi.

Comme Philippe Couillard la veille, le chef caquiste s'est entretenu lundi matin avec le président de l'UPA, Marcel Groleau. Il doit avoir un entretien plus tard aujourd'hui avec le chef libéral afin d'étudier les différentes options à la portée du Québec.

«M. Couillard a dit un moment donné qu'il y avait différents moyens légaux, [comme] ne pas déposer [l'entente à l'Assemblée nationale]. Je veux regarder tout ça», a-t-il indiqué.

«Une honte», selon Lisée

Pour le chef du Parti québécois, l'entente de principe survenue dimanche soir est ni plus ni moins «une honte». Selon lui, il aurait été préférable qu'Ottawa ne la signe tout simplement pas.

«C'est une honte pour le Canada, c'est une honte pour le Québec, a-t-il dénoncé après avoir voté lundi matin. C'est une expression de l'injustice systématique dont le Québec est victime à l'intérieur du Canada.»

Il a souligné que l'accord protège l'industrie automobile de l'Ontario alors qu'il ouvre une nouvelle brèche dans le système de gestion de l'offre au Québec. C'est la preuve selon lui que Justin Trudeau a sacrifié le Québec au profit de la province voisine.

«Il a fait un calcul politique, a dénoncé M. Lisée. C'est sûr que M. Trudeau se dit que ça va être plus difficile pour lui à l'élection d'octobre prochain, mais c'était plus important pour lui de garder des sièges en Ontario que de garder des sièges au Québec. C'est un calcul politique qui est froid, qui donne froid dans le dos pour les Québécois.»

S'il est élu ce soir, il promet de réunir d'ici 10 jours les représentants de l'industrie québécoise afin de convenir de moyens de bloquer la ratification de l'entente de principe. Plusieurs options s'offrent au Québec, a-t-il dit, sans toutefois préciser lesquelles.