CBC a offert ses excuses à la députée néo-démocrate Christine Moore, jeudi, pour avoir failli au respect de l'ensemble de ses standards journalistiques.

Le journaliste Neil MacDonald avait révélé dans un texte publié sur le site web du diffuseur public en mai que la députée québécoise faisait l'objet d'allégations d'inconduite sexuelle à l'endroit d'un ex-militaire. La nouvelle avait été reprise par plusieurs médias, et la députée avait ensuite été suspendue de ses fonctions de porte-parole à la Chambre des communes pour son parti.

Dans une entrevue à La Presse canadienne accordée quelques jours plus tard, Mme Moore avait nié ces allégations. Elle révélait qu'elle allait poursuivre en diffamation les chroniqueurs de CBC, le National Post, le Toronto Star et Glen Kirkland, l'ex-militaire à l'origine des allégations.

La députée a ensuite été blanchie en juillet par une enquête indépendante qui avait été demandée par le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh.

Dans un communiqué, CBC reconnaît qu'elle aurait dû donner davantage de temps à Mme Moore pour répondre aux allégations d'inconduite sexuelle soulevées par son journaliste.

Jointe au téléphone, la députée a indiqué qu'elle abandonnait sa poursuite contre la société d'État, mais qu'elle envisage toujours de poursuivre les autres parties à qui elle avait envoyé des mises en demeure. Elle a toutefois refusé notre demande d'entrevue et a référé La Presse canadienne à une déclaration écrite.

« Voilà une entité de plus qui vient confirmer à nouveau ma version des faits ainsi que le caractère mutuel et consensuel de ma brève relation avec Glen Kirkland, en 2013, alors que j'étais célibataire », a-t-elle écrit, en précisant qu'elle était « satisfaite des excuses » du diffuseur public.

Le chef du NPD, Jagmeet Singh, a salué la décision de CBC. « Je pense que c'est bon que CBC se soit excusée parce que c'était très difficile pour Christine », a-t-il dit en rappelant le résultat de l'enquête.

« J'ai complètement confiance en son travail et je suis très heureux de l'avoir encore dans notre caucus avec ses responsabilités de porte-parole. »

Christine Moore avait accusé son collègue Erin Weir en février d'avoir harcelé plusieurs femmes dans un courriel envoyé à l'ensemble du caucus du NPD. Celui-ci a été exclu du caucus néo-démocrate après avoir fait l'objet d'une enquête indépendante.

Elle avait également allégué en 2014 que deux députés libéraux avaient eu des inconduites sexuelles à son égard et à l'égard d'une autre députée du NPD. Massimo Pacetti et Scott Andrews avaient été exclus du caucus libéral après une enquête indépendante. M. Pacetti ne s'était pas représenté aux élections fédérales de 2015, tandis que M. Andrews, qui était candidat indépendant, avait perdu.