Le retrait américain de l'accord sur le nucléaire iranien figurera inévitablement sur la liste des items dont discuteront les chefs d'État et de gouvernement qui convergeront vers la région de Charlevoix pour le sommet du G7 en juin.

C'est ce qu'a signalé mercredi l'hôte de la rencontre, le premier ministre Justin Trudeau.

« On va continuer de démontrer que la communauté internationale est ferme, que l'Iran ne doit pas développer d'arme nucléaire, et certainement qu'on va avoir une conversation sur la paix et la sécurité », a-t-il dit en mêlée de presse à son arrivée au parlement.

Il a tenu à rappeler qu'il ne partageait pas la même lecture que le président des États-Unis, Donald Trump, fait de cette entente intervenue en 2015. Le Canada, a-t-il réitéré, « continue à appuyer, avec la communauté internationale, ce programme ».

« On garde notre position que le JCPOA (l'acronyme de l'accord), même si c'est pas parfait, est une mesure importante pour empêcher l'Iran de développer des armes nucléaires », a affirmé le premier ministre Trudeau.

Le gouvernement canadien a exprimé mardi son « regret » face à la décision du président Trump de se retirer de l'entente qu'avait signée son prédécesseur, Barack Obama. Plusieurs autres alliés du Canada, dont la France et l'Allemagne, ont aussi fait état de leur déception.

« La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni regrettent la décision américaine de sortir de l'accord nucléaire iranien. Le régime international de lutte contre la prolifération nucléaire est en jeu », a écrit mardi sur Twitter le président de la République française, Emmanuel Macron.

Le dirigeant français et la chancelière allemande Angela Merkel avaient tous deux visité Donald Trump au cours des derniers mois dans l'espoir de le convaincre de renoncer à son intention de se retirer du JCPOA.

Mais le locataire de la Maison-Blanche n'a pas plié.

« Nous ne pouvons empêcher une bombe nucléaire iranienne avec la structure pourrie de l'accord actuel. L'entente avec l'Iran est défaillante dans son essence même », a-t-il martelé déclaré lors d'un discours d'une dizaine de minutes, mardi.

La réaction de l'Iran n'a pas tardé.

Tout en affirmant qu'il était possible, « à court terme », de négocier avec les autres signataires de l'accord, Téhéran a prévenu que son pays pourrait recommencer à produire à plein régime de l'uranium enrichi d'ici quelques semaines.