Justin Trudeau a causé une certaine surprise en mars 2016 en proclamant sa fierté d'être « féministe » - concept qu'il définit comme « l'égalité des droits et des chances entre les hommes et les femmes ».

Et depuis son arrivée au pouvoir, en 2015, le gouvernement libéral qu'il dirige déploie des efforts considérables afin d'augmenter le nombre de femmes qui occupent des postes décisionnels dans la gestion des affaires de l'État.

Résultat : 60 % des 370 postes pourvus par le gouverneur en conseil au cours des deux dernières années ont été accordés à des femmes, selon des statistiques obtenues par La Presse auprès du bureau du premier ministre.

M. Trudeau, qui est devenu le tout premier chef du gouvernement fédéral à composer un cabinet qui compte un nombre égal d'hommes et de femmes et qui a confié le poste de chef de cabinet de son bureau à une femme - Katie Telford - , a d'ailleurs nommé une femme, Julie Payette, au poste de gouverneur général.

Pluie de nominations

Mais les nominations importantes de ce genre sont nombreuses. Les femmes au curriculum vitae bien rempli obtiennent des mandats de choix au sein de l'appareil d'État d'une manière sans précédent. À titre d'exemple, il a nommé la Dre Mona Nemer au poste de nouvelle scientifique en chef du Canada en septembre.

Également en septembre, le gouvernement Trudeau a nommé Marguerite Nadeau au poste de présidente du conseil d'administration de l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA) pour une période de cinq ans. Durant le même mois, le premier ministre Justin Trudeau a nommé la toute première Acadienne, Antoinette Perry, au poste de lieutenant-gouverneur de l'Île-du-Prince-Édouard.

En avril, le gouvernement Trudeau a confié à Françoise Bertrand le poste de présidente du conseil d'administration de Via Rail Canada.

Le mois dernier, le gouvernement fédéral a confié à Mary T. Moreau les fonctions de nouvelle juge en chef à la Cour du Banc de la Reine de l'Alberta. En juin, le gouvernement a décidé de nommer Janice Fukakusa, qui a été intronisée au Temple de la renommée des femmes les plus influentes au Canada, au poste de président de la nouvelle Banque de l'infrastructure du Canada.

Autre exemple, le gouvernement Trudeau a jeté son dévolu sur une femme, la commodore Geneviève Bernatchez, pour occuper les fonctions de juge-avocat général des Forces armées canadiennes.

Le premier ministre a aussi donné des directives à l'ensemble des ministères pour que les femmes obtiennent leur juste part des promotions au sein de la fonction publique.

Seulement le début

La ministre de la Condition féminine, Maryam Monsef, a affirmé dans une déclaration à La Presse que les efforts d'Ottawa afin de promouvoir l'égalité entre les hommes et les femmes ne faisaient que commencer.

« Nous avons encore beaucoup de travail à faire pour que les femmes soient adéquatement représentées aux postes de haute direction, mais nous sommes toutefois sur la bonne voie. Nous savons que nos communautés regorgent de compétences et de talent », a affirmé Mme Monsef.

« Il est de notre devoir d'être réfléchis et attentifs afin que nos nominations représentent nos réalités canadiennes. C'est pourquoi notre nouveau processus de nomination pour assurer une plus grande inclusion et une plus grande diversité repose sur cette prémisse. »

« Refléter la diversité du Canada dans les nominations effectuées au sein du gouvernement fédéral est une priorité de notre gouvernement. L'augmentation de la participation des femmes à la vie publique, afin d'obtenir une représentation juste et équitable, est essentielle pour que nous bénéficiions tous d'une société forte et productive qui offre un plus large éventail de compétences et permet l'expression de points de vue plus divers. Notre premier ministre a donné l'exemple en nommant le premier cabinet paritaire de notre histoire, avec des femmes dans des portefeuilles clés qui façonneront l'avenir de notre pays », a-t-elle ajouté.

Main tendue au privé

La ministre a aussi encouragé les entreprises du secteur privé à ouvrir davantage leurs portes aux femmes dans les postes de haute direction.

« Nous savons que la diversité des genres au sein de conseils améliore la résilience, l'innovation et l'efficacité des organisations. Une organisation avec 30 % de femmes dans des postes de cadres pourrait ajouter jusqu'à 6 points de pourcentage à sa marge bénéficiaire nette, comme le démontre le rapport intitulé Is Gender Diversity Profitable ? Evidence from a Global Survey du Peterson Institute for International Economics. Pourtant, au Canada, les femmes n'occupent que 21,6 % des sièges au conseil d'administration du FP500. Quelque 40 % des entreprises du FP500 ne comptent tout simplement aucune femme dans leur conseil d'administration », a-t-elle souligné.

L'an dernier, le gouvernement Trudeau a déposé le projet de loi C-25, qui vise à accroître la participation des femmes aux conseils d'administration et aux postes de haute direction. « Notre travail ne s'arrête pas ici. Nous sommes déterminés à faire bouger les choses aujourd'hui et pour les générations futures », a dit Mme Monsef.

Photo Mathieu Waddell, Archives La Presse

En avril, le gouvernement Trudeau a confié à Françoise Bertrand le poste de présidente du conseil d'administration de Via Rail Canada.

Photo Chris Wattie, archives Reuters

Le gouvernement Trudeau a nommé la Dre Mona Nemer au poste de nouvelle scientifique en chef du Canada en septembre.