Justin Trudeau se dit ouvert aux suggestions pour aménager le projet de réforme fiscale, qui vise à abolir certains privilèges consentis aux propriétaires de petites entreprises et aux professionnels, mais il prévient que son gouvernement ne cédera pas sur le fond.

À l'ouverture du caucus présessionnel du Parti libéral du Canada, mercredi en Colombie-Britannique, le premier ministre a réaffirmé sa détermination à aller de l'avant dans ce dossier, comme l'avait fait la veille son ministre des Finances, Bill Morneau.

Les députés libéraux ont été inondés de plaintes cet été concernant la réforme fiscale proposée en juillet par M. Morneau. Ils espéraient justement profiter de cette «retraite fermée» de deux jours à Kelowna pour convaincre le ministre des Finances d'ajuster le tir.

Dans sa déclaration préliminaire, mercredi, M. Trudeau a laissé entendre que le gouvernement était disposé à apporter certaines modifications à son projet. Mais il a aussi prévenu qu'il ne jetterait pas l'éponge à cause des réactions négatives de médecins, d'avocats, de commerçants et de ces autres Canadiens qui se sont constitués en sociétés afin de payer moins d'impôt.

Cette pratique, de plus en plus répandue depuis une quinzaine d'années, permet à des petits entrepreneurs et à des professionnels de fractionner leur revenu entre les membres de leur famille, même si ces proches ne jouent aucun rôle dans l'entreprise. Le gouvernement estime qu'il pourrait récupérer 250 millions $ par année en éliminant cette échappatoire fiscale. La période de consultations de 75 jours sur ce projet de réforme se termine dans moins d'un mois, le 2 octobre.

M. Trudeau a par ailleurs demandé mercredi aux députés d'arrière-ban de ne pas perdre leur temps à pavoiser sur les accomplissements du gouvernement à mi-mandat. Le chef libéral leur a rappelé qu'il restait beaucoup à faire au cours de cette deuxième moitié du mandat de quatre ans.