L'ancien premier ministre Stephen Harper brillera par son absence au congrès du Parti conservateur cette fin de semaine à Toronto, au cours duquel les membres du parti lui désigneront un successeur, a appris La Presse.

Carl Vallée, ancien proche collaborateur de M. Harper, a indiqué que l'ex-premier ministre souhaitait ainsi laisser toute la glace au prochain leader du parti qu'il a dirigé pendant 11 ans et qu'il a mené à trois victoires électorales de suite en 2006, 2008 et 2011.

M. Harper, qui s'est montré discret tout au long de la course à la direction du Parti conservateur qui a duré près de 12 mois, tient à observer à la lettre le devoir de réserve qu'il s'est imposé depuis qu'il a quitté la politique fédérale en septembre dernier.

« M. Harper ne sera pas à Toronto en fin de semaine. La raison est simple : M. Harper veut vraiment laisser toute la place au nouveau chef qui sera choisi. Il ne veut pas jouer le rôle de belle-mère du nouveau chef. » - Carl Vallée, ancien proche collaborateur de Stephen Harper

M. Vallée dirige aujourd'hui la Fédération canadienne des contribuables au Québec et travaille au cabinet d'affaires publiques HATLEY.

L'identité du prochain chef du Parti conservateur - et du chef de l'opposition officielle à la Chambre des communes - devrait être connue vers 19 h demain. En tout, 13 candidats briguent la direction du parti. Le député de Beauce, Maxime Bernier, est considéré comme l'un des meneurs de cette course, mais rares sont les stratèges conservateurs qui osent en prédire l'issue. Les députés Andrew Scheer, de la Saskatchewan, et Erin O'Toole, de l'Ontario, sont vus comme les deux principaux candidats susceptibles de barrer la route à Maxime Bernier. Bien que la majorité des bulletins de vote aient été envoyés par la poste, les candidats auront une dernière chance de plaider leur cause ce soir en prononçant un discours devant les quelque 2000 militants qui comptent assister au dévoilement des résultats.

UNE « FIGURE PATERNELLE DU PARTI »

M. Vallée a indiqué que M. Harper avait suivi la course au leadership, en tant que membre du parti. « C'est un parti qu'il a cofondé avec Peter MacKay. Il va toujours avoir le statut de figure paternelle du parti. C'est sûr qu'il a suivi cela avec intérêt. Mais il ne voulait pas s'en mêler, car c'est vraiment un choix qui revient à l'ensemble des membres », a-t-il dit.

Dans le passé, d'anciens leaders d'une formation politique ont assisté au congrès couronnant leur successeur. En 2006, par exemple, les anciens premiers ministres Jean Chrétien et Paul Martin étaient présents au congrès du Parti libéral à Montréal quand les délégués avaient élu contre toute attente Stéphane Dion chef du parti. Ils étaient également présents au Centre des congrès d'Ottawa quand les militants libéraux ont choisi Justin Trudeau comme chef en avril 2013.

Depuis son retrait de la politique, l'automne dernier, Stephen Harper a fondé une entreprise, Harper & Associates Consulting Inc., qui offre des services de consultant aux entreprises qui désirent prendre de l'expansion à l'international. Il a aussi beaucoup voyagé à l'étranger.

S'il s'est bien gardé de commenter l'actualité politique au Canada depuis qu'il vaque à d'autres occupations, M. Harper s'est permis quelques réflexions sur l'arrivée au pouvoir de Donald Trump à Washington au début de l'année. Dans un discours à New Delhi, en Inde, en janvier, M. Harper a notamment fait valoir que la présidence de Donald Trump aux États-Unis représenterait une source importante d'incertitude internationale qui aura pour effet de renverser sept décennies de politique étrangère américaine. Selon lui, Donald Trump misera davantage sur des politiques isolationnistes, de sorte que les États-Unis diminueront leur participation dans les affaires mondiales et seront davantage guidés par des intérêts économiques.