Une étude du ministère de la Défense nationale qui rejette l'idée d'acheter des avions de chasse sur une base intérimaire a été retirée de son site web.

Alors qu'Ottawa compte acquérir 18 nouveaux aéronefs d'ici le remplacement permanent de sa flotte, le ministère dit avoir supprimé le rapport datant de juin 2014 par crainte qu'il ne contienne des informations classifiées.

Des détracteurs avancent que cette décision découle plutôt de motifs politiques. Le dilemme face auquel se retrouvent les libéraux émane en grande partie de la promesse faite par Justin Trudeau de ne pas acheter d'avions F-35. Le gouvernement craint d'être poursuivi s'il écarte ce modèle lors du processus d'appel d'offres.

Par ailleurs, plus de 200 fonctionnaires fédéraux impliqués dans ce dossier ont été contraints de jurer qu'ils garderaient le silence sur le projet pour le reste de leur vie.

Le ministre de la Défense, Harjit Sajjan, justifie l'achat de 18 Super Hornet de Boeing avec «l'écart de capacité» de l'aviation canadienne.

Il affirme que les 77 CF-18 actuels ne lui permettent pas de remplir ses engagements envers l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) et le Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD).

Or, l'étude qui figurait auparavant au site web de son ministère indiquait exactement le contraire. Les importants coûts associés à ces options «passerelles» en font des solutions inadéquates, signale le rapport téléchargé par La Presse canadienne avant sa suppression.

Il révèle également que le Canada n'a pas d'exigence minimale à satisfaire en matière d'avions de chasse. Sa seule obligation serait de défendre l'Amérique du Nord au côté des États-Unis. Tout autre engagement serait donc sur une base volontaire.

Le rapport, réalisé par l'agence Recherche et développement pour la défense Canada, fixe à 36 le nombre de chasseurs qui devraient être prêts à décoller en tout temps.

Ses auteurs soutiennent pour leur part avoir retenu certaines informations afin que le rapport demeure justement public.