La ratification du Canada à l'Accord de Paris sur les changements climatiques fera l'objet d'un débat et d'un vote à la Chambre des communes la semaine prochaine.

Le débat parlementaire s'amorcera lundi, alors qu'au même moment la ministre fédérale de l'Environnement, Catherine McKenna, rencontrera ses homologues provinciaux et territoriaux à Montréal pour discuter d'un plan visant à permettre au pays de respecter ses engagements en vertu de cet accord.

En mêlée de presse, vendredi, la ministre s'est défendue de demander à l'opposition de signer un chèque en blanc en l'absence d'un plan pancanadien sur la réduction des gaz à effet de serre (GES).

« Le premier ministre [Justin Trudeau] et tous les premiers ministres des provinces et territoires ont dit qu'ils reconnaissent l'Accord de Paris », a-t-elle plaidé.

Même si le résultat du vote ne fait aucun doute en raison de la majorité que détient le gouvernement libéral en Chambre, Mme McKenna a dit juger essentiel que l'accord fasse l'objet de discussions entre parlementaires.

« On a décidé d'avoir un débat parce que je pense que c'est un débat très important », a-t-elle plaidé.

Au Nouveau Parti démocratique (NPD), on compte voter en faveur de l'Accord de Paris, car « on reconnaît le travail historique qui a été fait pour atteindre cet accord », a exposé le député Matthew Dubé.

Mais les néo-démocrates le feront en se pinçant le nez, a-t-il souligné - la formation reproche aux libéraux l'absence de plan et dénonce leur décision de s'en tenir aux cibles qui avaient été établies par l'ancien gouvernement conservateur de Stephen Harper.

« C'est certain qu'on appuie les objectifs, mais pour se rendre à ces objectifs, il faut avoir un plan, et il n'y en a pas. En fait, il y en a un, c'est le plan de Stephen Harper, et clairement, on a vu que ça ne fonctionnera pas si on veut atteindre les objectifs de Paris », a dit M. Dubé.

La leader de l'opposition officielle aux Communes, Candice Bergen, a elle aussi affirmé que la formation voterait en faveur de l'accord de Paris.

Le gouvernement libéral a fait siens les objectifs de réduction de gaz à effets de serre du gouvernement conservateur précédent: 30 % en deçà du niveau de 2005 d'ici à 2030.

Une étude de l'Institut Pembina, publiée cette semaine, indique que les émissions du Canada ont diminué de 2 % en dessous des niveaux de 2005. Mais, elles ont augmenté de 20 % au-dessus des niveaux de 1990.

Mme McKenna a déjà indiqué que le gouvernement imposera un prix minimum national sur le carbone si les provinces n'adoptent pas leur propre taxe ou ne créent une bourse sur le carbone. La Nouvelle-Écosse, la Saskatchewan et les territoires s'y opposent.

Le vote en Chambre devrait se tenir mercredi.