Le premier ministre Justin Trudeau a présenté mercredi ses excuses formelles, devant la Chambre des communes, concernant une décision prise par le gouvernement en 1914 d'interdire à la majorité des passagers du Komagata Maru d'entrer au Canada.

Le navire transportait 376 passagers indiens, presque tous des sikhs, qui croyaient pouvoir commencer une nouvelle vie au Canada. Ces passagers souhaitaient défier les lois d'immigration qui, à l'époque, refusaient l'entrée au pays à tous les Indiens, à moins qu'ils n'arrivent au Canada à la suite d'un voyage ininterrompu depuis leur pays natal, ce qui était presque impossible à ce moment.

Les autorités canadiennes ont refusé de permettre aux Indiens d'entrer au pays, même s'ils étaient des sujets britanniques comme tous les Canadiens à cette époque.

Vingt passagers qui avaient déjà vécu au Canada ont eu la permission de débarquer, mais le navire a ensuite dû rebrousser chemin. Il est rentré en Inde, où 19 des passagers ont été tués à la suite d'un accrochage avec les autorités britanniques. Des dizaines d'autres ont été jetés en prison ou forcés de se cacher.

«Le Canada ne peut être le seul à être blâmé pour chacune des erreurs tragiques survenues avec le Komagata Maru et ses passagers», a déclaré Justin Trudeau devant la chambre qui était remplie de députés et de spectateurs, dont plusieurs s'étaient déplacés depuis l'autre bout du pays.

«Mais le gouvernement canadien était, sans question, responsable des lois qui ont empêché les passagers d'immigrer de manière paisible et sécuritaire. Pour cela et pour chaque conséquence regrettable qui ont suivi, nous sommes désolés», a poursuivi le premier ministre.

Les excuses formelles de Justin Trudeau sont les deuxièmes prononcées par un premier ministre canadien. L'ancien premier ministre Stephen Harper avait présenté des excuses en 2008 en Colombie-Britannique et non aux Communes.

Certains Indo-Canadiens ont perçu le geste de M. Harper comme un affront.

M. Trudeau avait promis des excuses aux Communes lors de la dernière campagne électorale. L'Assemblée législative de la Colombie-Britannique avait présenté ses propres excuses en mai 2008.