Le premier ministre Justin Trudeau doit reconnaître publiquement que le candidat à l'investiture républicaine Donald Trump est un « fasciste », selon le chef néo-démocrate Thomas Mulcair.

« Donald Trump est un fasciste. Il ne faut pas se leurrer, il ne faut pas tourner autour du pot », tranche le leader dans une vidéo qui a été partagée par son parti.

Et selon M. Mulcair, il est grand temps que Justin Trudeau cesse de tergiverser lorsqu'on lui demande de dire ce qu'il pense de Donald Trump.

« Je n'hésiterai pas à souligner le fait que M. Trudeau se contente de hausser les épaules lorsqu'on lui parle de Donald Trump et qu'il dit : "Oh, la relation avec le Canada et les États-Unis va au-delà de deux individus", a-t-il dit.

"Je suis désolé, mais si un fasciste devient président des États-Unis, je veux qu'il soit officiellement écrit quelque part que j'ai signalé mon opposition bien avant l'élection", a conclu Thomas Mulcair.

Le premier ministre canadien a de nouveau refusé de critiquer directement Donald Trump, jeudi, lors de sa visite à Washington, comme il le fait à chaque fois qu'on l'amène sur ce terrain.

"J'ai une grande confiance à l'égard de la population américaine, et je travaillerai avec quiconque sera élu en novembre", a dit M. Trudeau sans mentionner le nom du candidat à l'investiture républicaine.

"Alors que novembre approche et que nous nous dirigeons vers une nouvelle administration, il y aura des leçons à tirer, et j'espère qu'on en tirera des leçons", a-t-il complété.

Donald Trump multiplie les déclarations incendiaires depuis qu'il s'est lancé dans la course à la Maison-Blanche.

Il a entre autres proposé d'interdire aux musulmans l'entrée au pays et fait campagne en promettant d'ériger un mur entre le Mexique et les États-Unis sous prétexte que les Mexicains qui traversent la frontière sont des "violeurs" et des "narcotrafiquants".

Comparé à Hitler et Mussolini

La "rhétorique stridente" de Donald Trump a été sévèrement critiquée par le président mexicain Enrique Peña Nieto, qui a comparé dans le journal "Excelsior" les envolées du candidat à celles qui ont permis aux dictateurs Adolf Hitler et Benito Mussolini de prendre le pouvoir.

Le président américain Barack Obama a pour sa part maintes fois déploré la teneur du discours du controversé candidat républicain.

La vidéo d'une durée de 38 secondes dans laquelle Thomas Mulcair tient ces propos a d'abord été publiée sur le site de Buzzfeed. Le NPD l'a ensuite fournie à La Presse Canadienne.

La séquence - il s'agit d'un montage vidéo - a été tournée la semaine dernière en marge d'un discours devant des députés et des membres du personnel néo-démocrate, et le chef répondait à une question lorsqu'il a fait ses commentaires sur M. Trump, selon le parti.

Le chef du Nouveau Parti démocratique a déjà déclaré que le controversé milliardaire devrait être interdit de territoire au Canada en raison de son discours haineux.

"Il est tout à fait acceptable de limiter l'accès d'un pays à quelqu'un qui est en train de propager la haine", plaidait-il le 8 décembre en point de presse dans le foyer de la Chambre des communes.

Le même jour, en mêlée de presse, le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, laissait tomber qu'"aucun parti politique ne pourrait s'approcher même d'un centième, même avec une perche olympique, de ce qui a été dit aux États-Unis".