La ministre des Institutions démocratiques Maryam Monsef concède que le système électoral actuel, soit celui uninominal majoritaire à un tour, a des avantages.

Malgré ses failles, elle reconnaît qu'un tel système serait le bienvenu dans des démocraties naissantes comme l'Afghanistan, un pays qu'elle a fui lorsqu'elle était jeune. Mais une démocratie mature, comme le Canada, peut faire mieux, dit-elle.

Mme Monsef a reçu la responsabilité de livrer la promesse du premier ministre Justin Trudeau, faite lors des dernières élections fédérales, à l'effet qu'elles seraient les dernières sous le système actuel.

L'objectif, dit-elle, est d'intéresser les électeurs, améliorer le nombre de citoyens qui vont voter et faire en sorte que tous les Canadiens aient l'impression que leur vote compte.

Cela signifie «un système démocratique plus fort» qui amène plus de gens à voter, qui permet la participation de ceux qui se sentent actuellement ignorés, qui croient que leurs problèmes ne comptent pas, ni leurs espoirs et leurs aspirations, a dit Mme Monsef lors d'une entrevue.

Elle croit qu'il y a une occasion, avec son gouvernement et le 150e anniversaire du Canada qui approche, de renforcer et de moderniser les institutions démocratiques et les faire entrer au 21e siècle et qu'il s'agit là du mandat des Canadiens.

Mme Monsef se sert de l'argument du «mandat» pour rejeter les demandes des conservateurs qui veulent un référendum au pays sur le système électoral qui sera éventuellement recommandé par un comité multipartite, qui doit bientôt être constitué.

Dans cette entrevue, elle continue à jeter de l'eau froide sur l'idée du référendum, mais ne l'a pas absolument écarté.

«Nous devons considérer différentes façon de voter, oui, mais nous devons aussi considérer le vote en ligne, nous devons aussi considérer le vote obligatoire. Certains suggèrent même que nous considérions l'âge du vote...», a-t-elle dit.

«Donc, réduire cette conversation nationale à un simple «oui ou non» est un raccourci et ne rendrait pas service aux Canadiens et à cette occasion incroyable que nous avons de faire participer les Canadiens».

Toutefois, Mme Monsef dit « ne pas être prête» à un rejet catégorique du référendum.

Dans l'intervalle, elle dit que le comité peut décider comment mener ces consultations auprès des Canadiens.

Des référendums en Ontario, en Colombie-Britannique et à l'Île-du-Prince-Édouard ont fermé la porte à des réformes électorales. Tenir un référendum à l'échelle nationale serait encore plus difficile, puisqu'une proposition devrait avoir un soutien significatif dans toutes les régions, sinon toutes les provinces.

Certains sondages ont suggéré que les Canadiens ne sont pas particulièrement intéressés à changer le système actuel, dans lequel le candidat qui remporte le plus de votes dans une circonscription gagne son siège, souvent avec beaucoup moins que 50 pour cent du vote.