Le député Maxime Bernier critique à mots couverts la décision du précédent gouvernement conservateur de procéder à une série de nominations préventives avant le déclenchement de la campagne électorale.

«Ce n'est pas une façon de faire habituelle du gouvernement, du Parlement», a tranché lundi l'élu beauceron, qui est l'un de ceux à convoiter la direction du Parti conservateur.

Et si les personnes concernées veulent «reconsidérer leur nomination, elles sont libres de le faire», a enchaîné M. Bernier lors d'une mêlée de presse impromptue dans le foyer de la Chambre des communes.

Le gouvernement Harper a procédé à 49 nominations à divers tribunaux administratifs, commissions et conseils d'administration dans les semaines précédant le déclenchement de la campagne électorale. Le mandat de plusieurs de ces personnes arrivait à échéance après l'élection du 19 octobre seulement.

Les libéraux devaient envoyer lundi des lettres à certaines de ces personnes afin de les inviter à renoncer à leur nomination.

«Nous leur demanderons de se désister. Nous leur laisserons le temps de prendre une décision (...) et nous respecterons leur décision», a expliqué le ministre des Ressources naturelles, Jim Carr, lors d'un point de presse dans le foyer de la Chambre des communes.

La chef intérimaire du Parti conservateur, Rona Ambrose, a refusé de jeter la pierre au gouvernement de Stephen Harper, battu le 19 octobre dernier. Elle a plutôt suggéré au Parti libéral nouvellement élu d'éviter d'adopter une approche partisane dans ce dossier.

«Je crois que le gouvernement devrait (...) étudier le dossier de chaque personne et voir si leur nomination était méritée. C'est ce que nous avons fait, et nous croyons qu'ils devraient faire la même chose», a-t-elle offert en sortant de sa première période de questions à titre de leader intérimaire.

Le député conservateur Gérard Deltell est allé un peu plus loin, accusant les libéraux de commencer leur mandat en agissant de façon «bizarre» et «cavalière» en transmettrant ces lettres.

Les nominations effectuées par les conservateurs ont été vertement critiquées par le lieutenant québécois du Nouveau Parti démocratique (NPD), Alexandre Boulerice.

«Les conservateurs étaient les champions des nominations partisanes. Ils ont ainsi tenté de cadenasser l'avenir en plaçant leurs pions», a-t-il dénoncé dans une déclaration écrite.