Justin Trudeau rencontrera les premiers ministres des provinces et territoires pour s'assurer d'un message «cohérent» en vue de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques de Paris.

La rencontre aura lieu le 23 novembre, soit une semaine avant le grand sommet où 195 pays tenteront de s'entendre sur la marche à suivre pour limiter les gaz à effet de serre.

D'éminents scientifiques se joindront à cette rencontre fédérale-provinciale, qui visera à élaborer la prochaine stratégie nationale sur la question. Cela sera suivi d'un souper de travail «pour discuter du genre de message fort et cohérent que nous allons livrer comme Canadiens à Paris, à cette très importante COP21», a expliqué le premier ministre Trudeau en point de presse, à la sortie d'une réunion de son cabinet.

Plusieurs premiers ministres provinciaux ont déjà confirmé leur présence, dont celui du Québec, Philippe Couillard.

Celui-ci, qui se trouvait jeudi à Boston, s'est d'ailleurs réjoui de l'ouverture manifestée par M. Trudeau.

«Il avait annoncé un ton nouveau sur la question des changements climatiques et surtout un message cohérent, a dit M. Couillard. Moi je suis content que cette rencontre ait lieu avant qu'on aille à Paris pour qu'on s'entendent sur le message qu'on va donner au monde.»

Les bureaux des premières ministres albertaine Rachel Notley, britanno-colombienne Christie Clark et ontarienne Kathleen Wynne ont également confirmé leur présence à La Presse Canadienne.

Le Canada se rend à Paris avec des cibles de réduction de gaz à effet de serre établies par le précédent gouvernement conservateur et jugées bien peu ambitieuses par plusieurs. Ottawa s'est engagé à diminuer ses émissions de GES de 30% par rapport à 2005, d'ici 2030.

La ministre de l'Environnement et des Changements climatiques, Catherine McKenna, a qualifié cette cible de «plancher» pour les négociations, ajoutant que les libéraux allaient «tenter de faire mieux».

Elle devrait se pencher avec les provinces sur la mise en place de nouvelles cibles et d'un plan d'action dans les 90 jours suivant la conférence de Paris.

Les obstacles au succès de la COP21, qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre, sont nombreux.

Dans une entrevue au Financial Times, le secrétaire d'État américain John Kerry a déclaré mercredi que la conférence n'aboutira pas sur des «objectifs de réduction juridiquement contraignants» comme cela avait été le cas pour Kyoto.

Ses commentaires ont fait sursauter, particulièrement la France qui a répliqué par la voix de son président François Hollande qu'aucune autre issue qu'un accord contraignant n'était envisageable.

En entrevue jeudi, Mme McKenna a dit comprendre que les États-Unis puissent avoir des contraintes.

«Mais il y a d'autres gros enjeux, par exemple comment s'assurer que tout le monde est à la table, y compris les pays en développement, et comment assurer le financement que les pays en développement ont besoin pour adapter leurs économies», a-t-elle noté.

M. Trudeau entamera une série de visites à l'étranger en fin de semaine en se rendant en Turquie pour le sommet du G20, les 15 et 16 novembre, puis aux Philippines pour le sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC), les 18 et 19.

Il doit ensuite aller à Londres pour y visiter la reine, puis à Malte pour le sommet du Commonwealth, avant de mettre le cap sur Paris.