Le NPD entend reprendre sa croisade en faveur de l'abolition du Sénat dès que le vérificateur général Michael Ferguson aura déposé son rapport final sur les dépenses de tous les sénateurs d'ici deux semaines.

M. Ferguson a lui-même indiqué dans une entrevue qu'il a accordée à CBC mardi qu'une trentaine de sénateurs se retrouveront au banc des accusés. Au terme de son enquête qui a coûté 21 millions et duré environ deux ans, il estime que le dossier d'une dizaine de sénateurs est suffisamment grave pour être remis à la GRC.

Il a précisé que les dépenses d'une vingtaine d'autres sénateurs étaient injustifiables et que ces derniers devraient donc rembourser les contribuables canadiens.

Selon le réseau CTV, le cas de certains des sénateurs qui ne siègent plus à la Chambre haute pourrait être soumis à la GRC.

Rapport attendu

M. Ferguson doit d'abord remettre son rapport aux membres du bureau de régie interne du Sénat jeudi prochain. Le rapport devrait ensuite être rendu public par les autorités du Sénat durant la semaine du 8 juin.

Les sénateurs visés qui souhaitent contester les conclusions du vérificateur général pourront faire appel à un arbitre, l'ancien juge de la Cour suprême du Canada Ian Binnie.

Pour le chef du NPD, Thomas Mulcair, le séisme politique que risque de provoquer le rapport du vérificateur général donnera de nouveaux arguments à son parti qui préconise l'abolition du Sénat.

« Ça n'a pas sa place dans une démocratie, du monde qui n'est pas élu. Le pire, c'est que la plupart d'entre eux ont même été battus durant les élections, rejetés par le peuple, et après M. Harper les a nommés. Donc, c'est scandaleux en soi. L'institution, son existence est scandaleuse dans une démocratie. C'est pour cela que le NPD est clair, limpide. On veut abolir le Sénat, purement et simplement, et ça demeure notre point de vue », a affirmé hier M. Mulcair.

Le gouvernement de Stephen Harper risque donc d'être de nouveau sur la défensive alors que le procès du sénateur Mike Duffy qui doit répondre à quelque 30 accusations de fraude doit reprendre lundi après une pause de trois semaines.