Un important syndicat national réclame une rencontre avec la ministre des Transports, Lisa Raitt, pour discuter de ses préoccupations au sujet de la réduction envisagée du nombre d'agents de bord dans les avions canadiens.

Le ratio actuel est d'un agent de bord pour 40 passagers. Ottawa veut permettre aux transporteurs aériens d'étirer ce ratio jusqu'à un agent pour 50 passagers.

Massy ce changement règlementaire mettrait la sécurité des passagers en danger, prévient le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente 10 000 agents de bord à travers le pays.

« Toute diminution du nombre d'agents de bord pose une grave question de sécurité publique », a dénoncé le président national du SCFP, Paul Moist mercredi.

Dans une lettre envoyée à la ministre dans laquelle il réclame un entretien, M. Moist dénonce le peu d'études et de consultations qui ont eu lieu sur la question. Une seule journée de consultation publique s'est tenue en mai dernier.

« Les agents de bord sont essentiels à la sécurité de tous les passagers et particulièrement des passagers plus vulnérables (comme les personnes âgées et les handicapés), les mineurs sans accompagnateur, les groupes scolaires et tout passager qui requiert une attention accrue en cas d'urgence », a écrit le président.  

« On ne doit jamais faire passer les profits avant la sécurité publique, comme l'a si bien démontré la récente tragédie de Lac-Mégantic. »

La ministre Raitt voit d'un bon oeil ce changement de ratios. « Je suis à l'aise avec cet aspect de sécurité qui consiste à se diriger vers un standard qui est déjà en vigueur aux États-Unis et en Europe », a-t-elle déclaré en marge des consultations, il y a trois semaines.

Mais le SCFP n'est pas rassuré par ces précédents : « Vous omettez d'expliquer que, contrairement à ces territoires, les changements proposés permettront aux compagnies aériennes d'utiliser les deux ratios. Cette disposition n'a jamais été testée et serait unique dans le monde, ce qui soulève de sérieuses craintes en matière de sécurité », a renchéri M. Moist.

La ministre a décliné l'invitation du syndicat mercredi après-midi. « Comme le SCFP a déposé une poursuite contre Transports Canada en Cour fédérale, il serait inapproprié pour les deux partis de se rencontrer en ce moment », a déclaré Lisa Rait par l'entremise d'une porte-parole.

Elle a ajouté que le ratio du un pour 50 est reconnu comme étant sécuritaire par l'Organisation de l'aviation civile internationale et qu'une « consultation étendue a été menée par son ministère le 22 mai ».

Le SCFP a demandé à la Cour fédérale en décembre de revoir la décision du ministère des Transports de permettre à la compagnie Sunwing d'opérer selon le ratio du un pour 50. Des dérogations semblables ont été accordées à d'autres transporteurs.