Deux mois, jour pour jour, après les dernières élections générales, Québec solidaire tient samedi, à Montréal, une réunion de tous ses candidats élus et défaits.

Le parti a fait élire trois députés le 7 avril: Françoise David (Gouin), Amir Khadir (Mercier) et Manon Massé (Sainte-Marie-Saint-Jacques).

Les quelque 120 participants font le bilan de la dernière campagne électorale et échangent sur les perspectives d'avenir de la formation. Une réflexion qui culminera par la tenue d'un conseil national en novembre au cours duquel des orientations stratégiques seront adoptées.

«C'est très clair que pour Québec solidaire il y a un résultat d'élection qui est satisfaisant, on a augmenté notre nombre de votes alors que plusieurs partis en ont perdu. En plus, on a une formidable députée de plus avec Manon Massé», a raconté la porte-parole François David en entrevue.

«Mais 7,6 pour cent des suffrages, c'est un résultat qui ne nous satisfait pas entièrement. On aurait préféré plus», nuance-t-elle.

Il n'est pas question de revoir les principes fondamentaux qui guident le parti, mais plutôt de travailler sur la manière de les transmettre et de les faire vivre dans la population.

«On a besoin de réfléchir sur la manière de parler aux gens et d'écouter ce que les gens ont à nous dire pour que nous puissions progresser davantage», a dit Mme David à La Presse Canadienne.

Dans un communiqué expliquant la démarche de QS, le président de la formation, Andrés Fontecilla a affirmé que le parti devait se demander pourquoi il n'a pas encore l'appui d'un plus grand nombre d'électeurs malgré les mesures économiques décrites comme étant «les plus avantageuses pour les familles de la classe moyenne et pour les moins nantis».

Selon lui, le parti «est prêt à franchir une autre étape» d'ici le prochain rendez-vous électoral de 2018, mais force est de constater «que la population ne nous perçoit pas encore comme aptes à remplacer avantageusement les partis traditionnels».

Dans le cadre dans ce grand post-mortem électoral, les candidats de Québec solidaire discuteront notamment de la possibilité de se rapprocher d'autres formations politiques, notamment d'Option nationale.

«Je pense qu'il y a une réflexion à faire de nouveau, croit Mme David. Le temps doit être au dialogue, même si le mot alliance ne figure pas dans les cartons de Québec solidaire pour l'instant», mentionne-t-elle.

Ce rapprochement pourrait notamment permettre de parler de la souveraineté autrement.

«Entre souverainistes, on s'est chicané sur la démarche, sur les structures, sur les processus. Quand est-ce que, à l'exception de Québec solidaire, on a vraiment pris la peine d'expliquer pourquoi on veut faire la souveraineté, qu'est-ce qu'on va faire avec ça et quel genre de pays on veut?», demande Mme David.

L'objectif premier de cette autopsie électorale demeurera de trouver comment Québec solidaire peut convaincre les électeurs québécois qu'il représente une solution de rechange crédible aux partis traditionnels.