Luttant contre une rare maladie de la peau depuis plus d'un an, le ministre des Finances Jim Flaherty a remis sa démission au premier ministre Stephen Harper aujourd'hui.

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À la barre du ministère des Finances depuis l'arrivée des conservateurs au pouvoir en 2006, M. Flaherty avait évoqué sa possible retraite au cours d'un récent voyage en Australie alors qu'il assistait à une réunion des ministres des Finances des pays membres du G20.

M. Flaherty avait exprimé le souhait de rester en poste au moins jusqu'à ce que le déficit fédéral soit éliminé. Dans son dernier budget déposé le 11 février, il prévoyait que ce boulet financier serait éliminé au plus tard en 2015, date des prochaines élections fédérales.

« Lundi, j'ai informé le premier ministre que je démissionne du cabinet, a affirmé M. Flaherty dans une déclaration écrite. C'est une décision que j'ai prise avec ma famille plus tôt cette année puisque je vais retourner dans le secteur privé. »

M. Flaherty a ajouté qu'il est en voie de vaincre la maladie qui l'afflige depuis plusieurs mois. « La décision de quitter la politique n'est reliée d'aucune manière à mon état de santé. Cette décision a été prise parce que c'était le bon moment pour moi et pour ma famille. »

Il n'a pas précisé les fonctions qu'il occupera dorénavant dans le secteur privé.

L'état de santé de M. Flaherty a souvent alimenté les rumeurs de son départ depuis plusieurs mois. Âgé de 64 ans, M. Flaherty  souffre d'une rare maladie de la peau, la pemphigoïde, qui est caractérisée par l'apparition de bulles sous l'épiderme. Il doit prendre des corticostéroïdes pour la traiter.

Son départ force le premier ministre Stephen Harper à se trouver un nouveau ministre pour continuer les efforts du gouvernement visant à rétablir l'équilibre budgétaire. Le nom du ministre de l'Emploi, Jason Kenney, est celui qui revient le plus dans les conversations à Ottawa comme possible successeur à Jim Flaherty.

MM. Kenney et Flaherty se sont récemment contredits publiquement sur la position du gouvernement concernant la politique fiscale du fractionnement des revenus des ménages, une promesse électorale du Parti conservateur conditionnelle à l'élimination du déficit. Ce désaccord avait contribué à alimenter encore plus les rumeurs du départ de M. Flaherty.

« Au cours des prochains jours, j'annoncerai le nom de la personne qui remplacera le ministre Flaherty », s'est limité à dire le premier ministre Harper dans une déclaration.

Le premier ministre a dit avoir accepté avec « regret » la démission du grand argentier du pays. Dans un communiqué de presse, il a salué sa longue carrière politique à Queen's Park et à Ottawa.

« Au cours d'une carrière politique de près de vingt ans, le ministre Flaherty a incarné les meilleures qualités de ceux qui choisissent la vie publique : un véritable engagement envers le service et une volonté sincère de laisser le pays dans une position meilleure qu'à son entrée en politique », a-t-il dit.

« Le Canada a immensément bénéficié de la contribution du ministre Flaherty, qui est l'un des ministres des Finances étant restés en poste le plus longtemps de notre histoire. Depuis 2006, il a dirigé d'une main ferme, guidant le Canada avec compétence pendant la période économique la plus difficile depuis la Crise de 1929 et donnant au pays une solide réputation mondiale en matière de gestion économique », a-t-il ajouté.

M. Flaherty s'est dit « fier du travail que j'ai accompli pour aider à gérer le plus grand défi économique auquel le Canada a fait face depuis la Dépression des années 1930 et s'assurer que le pays en ressorte plus fort ».