Nouveau rebondissement dans le scandale des dépenses des sénateurs: la leader du gouvernement au Sénat, Marjory LeBreton, demande au vérificateur général du Canada, Michael Ferguson, de passer au peigne fin toutes les dépenses des sénateurs.

Alors que ces dépenses avaient jusqu'ici été examinées par un comité sénatorial derrière des portes closes, le gouvernement Harper a décidé d'administrer un remède de cheval pour calmer la grogne populaire en faisant appel au vérificateur général, reconnu comme étant le chien de garde des contribuables canadiens.   

Mme LeBreton présentera une motion en ce sens mercredi au Sénat tentera d'obtenir l'appui des libéraux.   

«La semaine dernière, j'ai vu avec plaisir le Sénat adopter de nouvelles règles plus strictes, proposées par les sénateurs conservateurs, relativement aux dépenses au titre des déplacements. Ces règles auront pour effet d'améliorer la reddition de comptes et d'empêcher les abus. Cependant, les Canadiennes et les Canadiens méritent de savoir en tout temps que l'argent de leurs impôts est dépensé de façon judicieuse et dans le respect de la loi», a affirmé Mme LeBreton dans un communiqué.   

«C'est ainsi que demain je présenterai une motion demandant au vérificateur général du Canada de mener une enquête exhaustive sur les dépenses du Sénat. J'exhorte le Leader de l'Opposition au Sénat, James Cowan, et le Leader du troisième parti à la Chambre des communes à appuyer cette motion», a-t-elle ajouté.   

La semaine dernière, La Presse a révélé que l'ancien sénateur conservateur Bert Brown, qui a longtemps été la tête d'affiche des conservateurs pour la réforme du Sénat, a présenté des factures salées aux contribuables durant le trimestre de 2011 couvrant la dernière campagne électorale de 36 jours.   

Une analyse des rapports de dépenses des sénateurs avait permis de constater que Mike Duffy n'est pas le seul à avoir soumis des réclamations importantes durant cette période, même si la grande majorité des parlementaires avaient déserté Ottawa pour aider leur parti à gagner les élections.   

M. Brown a réclamé près de 43 000 dollars en frais de voyage. C'est plus que ce qu'il a déclaré dans la dizaine de rapports trimestriels que La Presse a consultés. Pourtant, la Chambre n'a siégé qu'un seul des trois mois visés par ce trimestre puisque la campagne électorale s'est déroulée du 26 mars au 2 mai et que le discours du Trône, qui marque la reprise des travaux parlementaires, n'a été lu que le 3 juin.   

M. Brown a en outre réclamé près 5000 $ en frais de subsistance réservés aux séjours dans la région de la capitale nationale, soit environ le même montant que dans les autres rapports.   

L'ex-sénateur n'est pas le seul dans cette situation. Les rapports concernant d'autres conservateurs et libéraux comme Vivienne Poy, Pana Merchant, Dennis Patterson et Pamela Wallin laissent aussi voir des aussi, sinon plus élevés qu'à l'habitude.