Une pause de deux semaines dans la session parlementaire n'a rien fait pour arrêter la mini-rébellion de simples députés conservateurs contre ce qu'ils décrivent comme étant une discipline de parti étouffante imposée par le premier ministre Stephen Harper.

Les députés ontariens Michael Chong et Pierre Lemieux ont annoncé lundi qu'ils appuyaient leur collègue Mark Warawa, dont les tentatives de faire débattre aux Communes une motion sur l'avortement sexo-sélectif ont été bloquées par M. Harper qui semble déterminé à respecter sa promesse de ne pas rouvrir le débat sur l'avortement.

M. Warawa demandé le mois dernier au président de la Chambre, Andrew Scheer, d'intervenir, soutenant que ses privilèges de parlementaire n'étaient pas respectés. Le député de Langley, en Colombie-Britannique, songe également à faire appel de la décision d'un comité parlementaire qui avait jugé que sa motion ne pouvait pas faire l'objet d'un vote.

La lutte de M. Warawa a été appuyée non seulement par des députés conservateurs qui s'opposent à l'avortement, mais aussi par d'autres membres du caucus conservateurs qui se sont plaints publiquement que la discipline de parti allait trop loin lorsqu'un député se voit interdire le droit de prendre la parole pendant les quinze minutes consacrées aux déclarations des députés.

En s'adressant aux Communes lundi, M. Chong a argumenté que dans une démocratie, les élus devaient pouvoir s'exprimer. Il a demandé au président de déterminer quels députés peuvent faire des déclarations et lesquels peuvent en interroger d'autres au cours de la période des questions. Ce rôle a été attribué aux leaders en chambre et whips de partis dans les années 1980 pour que le président puisse se consacrer à la coordination des travaux en Chambre.