L'ambassadeur des États-Unis au Canada, David Jacobson, tient à rassurer les Canadiens au sujet de la protection de leurs renseignements personnels.

La création d'un périmètre de sécurité nord-américain ne donnera pas le droit aux autorités américaines d'utiliser les renseignements personnels des Canadiens ou des Américains à d'autres fins que celles pour lesquelles elles seront recueillies.

En outre, les lois américaines en matière de protection des renseignements personnels sont très sévères, a dit M. Jacobson dans une entrevue accordée à La Presse hier.

«Je comprends la préoccupation des Canadiens à ce sujet. Il y a des gens qui ont la même crainte aux États-Unis. Les gens des deux côtés de la frontière partagent les mêmes valeurs en matière de protection de la vie privée et de la liberté. Nous croyons dans ces valeurs aussi fortement que les gens au Canada», a dit l'ambassadeur.

Il a précisé que toutes les agences gouvernementales américaines qui auront accès à ces renseignements emploient un commissaire responsable de la protection de la vie privée. Ces mêmes agences comptent aussi des inspecteurs chargés de surveiller l'application des règles en matière de protection des renseignements personnels. Ces inspecteurs soumettent des rapports annuels au Congrès américain.

«Il est illégal pour un employé du gouvernement américain de tenter d'utiliser des renseignements personnels pour de mauvaises raisons.Nous valorisons la notion de la vie privée énormément aux États-Unis, au premier rang le président lui-même», a dit M. Jacobson.

En vertu de l'accord visant à désengorger la frontière canado-américaine, le Canada et les États-Unis partageront des renseignements sur les personnes qui entrent et sortent de leur territoire. Davantage de renseignements seront aussi échangés pour combattre le terrorisme. On souhaite également «encourager les échanges informels de renseignements, d'informations et d'éléments de preuve liés à l'application de la loi».

Mais les détails comme la portée de ces renseignements, leur nature et le contexte dans lequel ils seront divulgués n'ont pas été précisés dans l'annonce. Les deux gouvernements se sont entendus pour dresser, d'ici à mai 2012, «un ensemble de principes communs sur la protection des renseignements personnels» et pour respecter leur souveraineté respective. Le Canada a également promis d'agir conformément à ses lois en la matière ainsi qu'à la Charte des droits.

Des groupes de défense des libertés civiles s'inquiètent au plus haut point des implications du plan de périmètre de sécurité.

Des groupes comme la Coalition pour la surveillance internationale des libertés civiles et le Conseil des Canadiens s'inquiètent de voir que l'entente ne prévoit pas de mécanisme de plaintes et de surveillance.

Avec la collaboration d'Hugo de Grandpré