Un autre membre du Parti conservateur exprime des réserves sur la nomination d'un anglophone unilingue comme vérificateur général. Après le sénateur Léo Housakos, c'est au tour du ministre Maxime Bernier d'indiquer sa préférence pour un candidat bilingue.

M. Bernier, ministre d'État à la Petite Entreprise et au Tourisme, n'était pas à la Chambre des communes, jeudi dernier, lorsque les députés ont avalisé la nomination de Michael Ferguson pour succéder à Sheila Fraser. Son porte-parole, Scott French, affirme que le vol qui devait l'amener à Ottawa ce jour-là a été retardé.

«Le ministre Bernier a confiance que M. Ferguson va respecter son engagement d'apprendre le français cette année, a-t-il affirmé dans un courriel à La Presse, mercredi. Le ministre croit qu'il est pleinement qualifié et qu'il est la meilleure personne pour cet emploi.»

Ce même porte-parole a pourtant indiqué à l'agence Postmedia News que le ministre «aurait préféré que le candidat choisi pour la position de vérificateur général soit déjà bilingue».

La Presse a relancé l'attaché de presse, demandant si le ministre avait changé sa position. Notre requête est restée sans réponse.

La semaine dernière, le sénateur Léo Housakos, membre du Parti conservateur, a affirmé à La Presse que la nomination de M. Ferguson constitue un manque de respect envers les francophones, l'un des peuples fondateurs du Canada.

L'opposition porte plainte

Les partis de l'opposition ont unanimement rejeté la nomination de M. Ferguson, ancien vérificateur général du Nouveau-Brunswick. Le Nouveau Parti démocratique et le Parti libéral ont porté plainte au commissaire aux langues officielles. Le parti de Bob Rae a même évoqué l'idée de s'adresser aux tribunaux pour faire casser le choix du premier ministre Stephen Harper.

Le gouvernement conservateur a toujours maintenu qu'il a cherché un candidat bilingue pour le poste, et qu'il a choisi M. Ferguson parce qu'il était le candidat le plus compétent.

M. Ferguson, lui, a promis de parfaire son français.