Le Bloc québécois est bien décidé à se choisir un nouveau chef en décembre. Le conseil national ira de l'avant, samedi à Drummondville, avec l'échéancier arrêté après la défaite du 2 mai, a confié en entrevue à La Presse canadienne Vivian Barbot, présidente par intérim du parti.

Mais lorsque la course démarrera, dimanche, ils ne se bousculeront pas au portillon.

Cet été, les députés défaits Pierre Paquette, Daniel Paillé et Bernard Bigras ont annoncé qu'ils préféraient passer leur tour. Certains militants ont estimé alors qu'on cherchait trop vite un nouveau chef et qu'il était préférable de réfléchir, d'abord, à l'avenir du parti.

Mais selon Mme Barbot, cette prise de position ne s'est manifestée que de façon «marginale» lors de sa tournée des militants cet été.

«Les gens sont ralliés à l'idée d'une course dans un délai raisonnable et celui qu'on a présenté leur semblait acceptable,» juge Mme Barbot.

Samedi, les 75 candidats aux dernières élections, dont quatre députés, et les présidents des circonscriptions entérineront donc l'échéancier et les règles de la course au leadership.

Ces règles: un vote par la poste, dépouillé le 11 décembre, et une limite de 150 000$ de dépenses par candidat.

Seulement deux personnes ont fait savoir publiquement qu'ils songent à tenter l'aventure. Tous deux sont députés: Maria Mourani et Jean-François Fortin.

«Le futur chef ou cheffe du Bloc québécois va avoir un travail colossal à faire, estime Mme Mourani, députée d'Ahuntsic. Il faut avoir beaucoup de courage, je pense, pour se présenter dans cette course à la chefferie parce que c'est tout un parti à remonter, c'est tout un membership à remobiliser.»

Mme Mourani se dit «prête à le faire», ce travail. Elle en est sûre à «98%».  Elle devrait donc annoncer officiellement sa candidature dans les prochains jours.

Son collègue, député pour la première fois à Ottawa, risque fort de faire la même chose, même si, en entrevue téléphonique depuis son comté de Haute-Gaspésie-La Mitis-Matane-Matapédia, il cache davantage son jeu, se contentant de dire que sa «réflexion est très avancée».

Lorsqu'on lui demande d'expliquer pourquoi son parti se tournerait vers lui, un si nouveau-venu, à ce moment de son histoire, M. Fortin se défend.

«J'ai une grande expérience des choses de la vie et peu importe la décision que je prendrai, l'important, c'est que les membres croient en quelqu'un et puis qu'ils fassent leur choix et le choix des membres va être bon,» tranche M. Fortin.

À Drummondville, le conseil national prendra connaissance d'un rapport de la tournée estivale de Mme Barbot. Les bloquistes profiteront aussi de cette rencontre pour rendre hommage à Gilles Duceppe qui a dû démissionner après le résultat des élections de mai.

«Même quand il y avait des critiques, ils nous ont dit à quel point ils étaient fiers du travail de M. Duceppe,» raconte Mme Barbot, faisant référence à sa tournée des militants, cet été.

«Il y a de la sympathie, il y a de la fierté, il y a aussi beaucoup d'attachement envers M. Duceppe et j'espère que ça va transparaître (samedi).»