Le député d'Outremont, Thomas Mulcair, pourra demeurer chef adjoint mais devra renoncer à ses fonctions de leader parlementaire s'il se porte candidat à la succession de Jack Layton, mort d'un cancer le 22 août.

La chef intérimaire du NPD, Nycole Turmel, a précisé hier les règles qui devraient présider à un scrutin «équitable» tout en mettant l'accent sur le travail parlementaire des députés néo-démocrates, qui forment maintenant l'opposition officielle.

Ainsi, les députés qui se portent candidats à la direction du parti devront renoncer à leurs fonctions parlementaires de même qu'à la présidence ou à la vice-présidence de comités.

Ils pourront continuer à intervenir à la période de questions, mais ne seront pas responsables de dossiers en particulier. Mme Turmel estime que c'est une question d'équilibre entre le travail parlementaire et la course à la direction du parti.

«C'est très important, il faut être transparent et permettre aux deux côtés de travailler ensemble», a souligné la chef intérimaire en conférence de presse à Québec, où les députés néo-démocrates sont réunis pour trois jours.

«Il faut que les candidats aient la possibilité de présenter leur opinion, leur vision, de parcourir le pays, de recruter des membres, a-t-elle ajouté. En même temps, dans le caucus, il faut des personnes qui sont les critiques et qui peuvent représenter les positions du parti. Je trouve qu'en établissant les règles au départ, c'est clair pour tout le monde.»

Toutefois, le secrétaire principal de Mme Turmel, Brad Lavigne, s'est immédiatement adressé aux médias pour préciser que cette règle ne s'appliquait pas à la fonction de chef adjoint. Le NPD en compte deux: Thomas Mulcair et Libby Davies, qui prenaient la parole pour le chef Jack Layton lorsque celui-ci était absent du Parlement.

La précision a rapidement semé la confusion parmi les députés, certains d'entre eux estimant que les chefs adjoints devraient renoncer à cette fonction s'ils décident de se lancer dans la course à la direction.

«Personnellement, je pense qu'ils devraient tous être égaux. Et j'avais l'impression que tous les candidats devaient renoncer à leurs fonctions à l'intérieur du parti, afin d'assurer qu'il n'y a pas d'apparence de conflit d'intérêts», a dit Françoise Boivin, qui a donné son appui à Brian Topp, le seul candidat déclaré pour l'instant.

Le député Peter Julian, qui songe aussi à se présenter, ne voit toutefois pas d'inconvénients à ce qu'un candidat soit chef adjoint: «Je ne vois aucun problème à ce que ces personnes conservent ces fonctions. C'est très clair pour moi qu'un candidat ne peut pas demeurer président du caucus, par exemple, ou porte-parole dans un dossier particulier, mais je ne vois rien de contradictoire là-dedans. C'est juste et équitable.»

Pas de problème non plus pour Nathan Cullen, qui pourrait également se porter candidat à la succession de M. Layton: «J'apprécie Tom et je lui fais confiance. Je fais confiance à tous ceux qui songent à être candidats.»

Le Conseil fédéral du NPD a établi vendredi dernier les règles du scrutin, qui aura lieu le 24 mars 2012.

Les candidats ont jusqu'au 24 janvier pour se lancer dans la mêlée. Un futur candidat pourrait donc techniquement conserver ses fonctions parlementaires - donc son droit de parole en Chambre et, partant, plus de visibilité - jusqu'à la dernière minute.

Thomas Mulcair s'est dit satisfait des règles énoncées par Mme Turmel.