Le premier ministre Stephen Harper a donné une leçon de politique à son homologue grec, samedi, issue de sa propre expérience à Ottawa. Parfois, a-t-il affirmé, un gouvernement doit agir même si les partis d'opposition refusent de coopérer.

M. Harper est arrivé en Grèce pour sa première visite bilatérale dans le pays durement affecté par la crise économique mondiale. Les dettes du gouvernement grec ont forcé le gouvernement à imposer des mesures d'austérité qui ont déclenché la colère du peuple.

Pendant l'ensemble de la dernière année, Athènes vit sur un prêt de sauvetage d'une valeur de 155 milliards de dollars, avancé par d'autres pays européens et par le Fonds monétaire international (FMI).

Mais les premières mesures d'austérité n'ont pas rassuré les marchés quant à l'avenir de l'économie grecque.

Vendredi, le premier ministre George Papandreou a échoué dans sa tentative d'obtenir le soutien de toutes les formations politiques sur des nouvelles mesures de réduction budgétaire. Ce problème fait planer le doute sur la prochaine ronde de négociation avec l'Union européenne et le FMI.

Samedi, Stephen Harper a affirmé qu'il était confiant de voir le peuple grec se relever, affirmant qu'il n'est pas «fréquent que les partis d'opposition refusent de collaborer avec le gouvernement».

Tony Clement, le nouveau président du Conseil du trésor, accompagne M. Harper au cours de son déplacement officiel. Sa famille est d'origine grecque.

M. Clement aura la responsabilité d'effectuer des coupes budgétaires de 4 milliards de dollars l'année prochaine, afin que le Canada annule son déficit.

«Nous ne faisons pas face aux défis de la Grèce. En comparaison, son travail sera facile», a affirmé Stephen Harper, en référence à Tony Clement.

L'ancien ministre de l'Industrie a signé une entente de mobilité pour les jeunes Canadiens et les jeunes Grec avec Athènes. Ceux-ci pourront plus facilement voyager et travailler dans les deux pays.

Le mécontentement de la population a directement affecté le voyage de Stephen Harper en Grèce.

Alors que la délégation canadienne devait poser ses pénates dans un hôtel en face du Parlement grec, elle a été déplacée après qu'une importante manifestation se fut formée sur la place, vendredi soir.

Stephen Harper a visité la Grèce après une rencontre du G8 en France, où chefs d'États et de gouvernements ont discuté des conséquences de la crise économique mondiale.

En se rendant à Athènes, il avait affirmé qu'il souhaitait pouvoir entendre le point de vue grec sur la question. Le pays ne fait pas partie du groupe des huit pays les plus industrialisés sur la planète.