Malgré les assurances du premier ministre Stephen Harper, les partis de l'opposition continuent de croire que le Canada s'apprête à renoncer à une partie de sa souveraineté en négociant un accord de périmètre de sécurité avec les États-Unis.

De passage à Calgary, hier, le chef du Parti libéral, Michael Ignatieff, s'est dit outré de voir que les Canadiens n'ont pas été informés avant hier des intentions du gouvernement Harper. Il a aussi critiqué la décision du premier ministre Stephen Harper d'annoncer les balises des négociations entre le Canada et les États-Unis à Washington.

«Les Canadiens veulent pouvoir voyager librement à la frontière. Mais la question qui se pose est: combien d'informations allons-nous devoir donner à notre sujet aux autorités américaines? Personne n'est en mesure de nous le dire», a affirmé M. Ignatieff.

«Les Canadiens doivent en discuter. Le Parlement aussi. Mais les négociations ont été tenues secrètes jusqu'ici. En tant que Canadiens, nous devons tous faire partie du débat. Notre souveraineté est en jeu», a-t-il ajouté.

Il a aussi souligné que le Canada et les États-Unis ont des règles différentes dans plusieurs domaines, notamment en ce qui a trait à l'immigration et à la protection de la vie privée.

Le critique du NPD en matière d'affaires étrangères, Paul Dewar, a affirmé que l'annonce de Washington «est vague à souhait». Il a réclamé plus de détails et exigé que le Parlement ratifie tout accord éventuel. Pour sa part, le Bloc québécois s'est dit ouvert à l'idée de créer un périmètre de sécurité, mais il réclame plus de transparence de la part du gouvernement.

«Coup de pouce à la reprise»

Les gens d'affaires ont quant à eux donné un tout autre son de cloche. Le Conseil canadien des chefs d'entreprise (CCCE), la chambre de commerce du Canada et les Manufacturiers et exportateurs du Canada (MEC), entre autres, ont tous applaudi l'initiative d'Ottawa et de Washington. «L'annonce d'aujourd'hui constitue une étape vers une réponse aux besoins des manufacturiers qui évoluent dans l'économie intégrée du Canada et des États-Unis», a affirmé Jean-Michel Laurin, vice-président aux affaires mondiales du MEC.

«Cela va donner un coup de pouce à la reprise économique, encourager la création d'emplois et faire de l'Amérique du Nord une destination de choix pour les investisseurs étrangers», a affirmé John Manley, ancien ministre des Affaires étrangères et président du CCCE.