Lucienne Robillard brigue la présidence de l'aile québécoise du Parti libéral du Canada (PLC-Q), a appris La Presse. La démarche de l'ancienne ministre libérale s'ajoute aux remous qui agitent les instances québécoises du PLC depuis quelque temps.

Dans un courriel envoyé lundi aux membres du conseil de direction du parti, Mme Robillard a soumis sa candidature pour succéder au président sortant, Marc Lavigne. M. Lavigne a remis sa démission le 14 mai, après seulement quelques mois en poste, pour des raisons familiales.Le PLC-Q, qui a connu sa part de crises et de turbulences dans le passé, montre à nouveau des signes de tensions internes.

Sondage défavorable

«C'est tout l'effet du chef et le fait que le Parti libéral du Canada ne lève pas du tout au Canada», a analysé un membre du parti sous le couvert de l'anonymat. La semaine dernière, le dernier sondage hebdomadaire de la firme Ekos plaçait le PLC à 25% dans les intentions de vote, un point de moins qu'aux dernières élections fédérales.

«À cause de cela, les gens ne travaillent pas, a ajouté cette source. Et il y a encore des divisions liées au clan Martin-Chrétien qui se font sentir...»

Dans un courriel envoyé à ses collègues le mois dernier, un membre du conseil de direction, Marc Bélanger, avait dénoncé l'autorité croissante qu'exerçait le bureau du chef libéral, Michael Ignatieff, au détriment des organes élus et créés en vertu de la Constitution du parti dont le conseil de direction.

Dans un autre courriel qui a circulé lundi, un autre membre du conseil de direction a dénoncé le traitement dont est l'objet le directeur général du PLC-Q, Louis-Philippe Angers, depuis quelque temps.

«J'ai pu constater que contrairement à ce que certains membres s'évertuent à nier, on a bel et bien tenté à plusieurs reprises de se débarrasser de Philippe Angers, sans jamais dire ce qu'on lui reprochait. Je considère qu'il a été harcelé et que ceci est indigne de notre organisation, et inacceptable», a écrit Michel Faure.

L'ancien président du PLC-Q, Robert Fragasso, a réclamé une réunion extraordinaire du conseil de direction, qui devrait avoir lieu demain, pour traiter de la démission de son successeur, Marc Lavigne, et de l'élection d'un nouveau président.

Deux candidats

À l'heure actuelle, deux personnes ont posé leur candidature: Lucienne Robillard et Stéphane Lacoste, actuel secrétaire de l'organisation et proche de l'ancien lieutenant du Québec de Michael Ignatieff, Denis Coderre. Mme Robillard est depuis quelques mois coprésidente de l'organisation de la campagne électorale libérale au Québec.

Si elle a lieu, la réunion de demain servira notamment à entériner la démission de Marc Lavigne. Le conseil de direction aura 30 jours pour lui choisir un successeur, soit à main levée, soit par vote secret. Les choses pourraient par contre évoluer encore plus rapidement. «Est-ce que je peux faire une demande... Nous avons une réunion le 6 juin à Québec. Le chef va être là et tous les médias vont être là. Pouvons-nous régler ce dossier avant la fin de semaine du 5-6 juin?» a proposé le libéral Marc Bélanger dans un courriel envoyé lundi.

La rencontre du 6 juin vise à préparer le programme libéral en vue des prochaines élections. Elle s'inscrit dans la foulée de la réunion des «grands penseurs» qui a eu lieu à Montréal en mars.

Nous n'avons pu joindre Mme Robillard, mardi.

 

>>> Pour joindre Hugo de Grandpré:  hdegrand@lapresse.ca