Le Parti conservateur a amassé une somme record d'argent en 2008, laissant loin derrière lui des adversaires qui peinent à s'adapter aux changements de règles du financement politique fédéral.

Les troupes de Stephen Harper ont récolté pas moins de 21,2 millions l'année dernière, soit près de quatre fois plus d'argent que le Parti libéral et le NPD, qui ont respectivement recueilli 5,9 et 5,5 millions en 2008.

Le PC a ainsi battu son propre record de 2006, année de son arrivée au pouvoir, soit 18,6 millions. C'est aussi un record tous partis politiques fédéraux confondus depuis 1990, année des plus anciens rapports annuels publiés sur le site Internet d'Élections Canada.

En 2000, année faste en politique fédérale, le Parti libéral avait récolté 20 millions et l'Alliance réformiste conservatrice canadienne, l'ancêtre de l'actuel Parti conservateur, 19,5 millions.

Mais c'était avant que le gouvernement Chrétien, puis le gouvernement Harper, ne changent les règles de financement pour, d'abord, éliminer les dons des entreprises, puis limiter ceux des particuliers à un peu plus de 1000$.

Depuis, le Parti libéral, déjà miné par le scandale des commandites et la perte du pouvoir, peine à ajuster le tir. Le Parti conservateur, à l'inverse, récolte les profits d'un mécanisme bien huilé de sollicitation personnalisée en fonction des intérêts de millions de Canadiens dont les intérêts ont été répertoriés.

Le PLC mise sur Ignatieff

Avec l'arrivée de Michael Ignatieff, le PLC espère cependant renverser la tendance. Le nouveau chef libéral a mis à la tête de sa formation un nouveau directeur, Rocco Rossi, dont le point central du mandat sera de redresser les finances du parti.

M. Rossi était président de la Fondation des maladies du coeur de l'Ontario jusqu'à son arrivée au siège social du Parti libéral, il y a une semaine. Lors d'une conversation téléphonique, hier, il a dit avoir bon espoir de pouvoir relever ce nouveau défi.

«Il est intéressant que l'Internet et les nouvelles technologies aient été une part relativement petite de ce que les conservateurs ont fait. Ils ont fait du très bon travail quant aux envois postaux traditionnels et au télémarketing. Je pense que nous avons la possibilité de les doubler avec les nouvelles technologies.»

Le nouveau directeur général compte s'inspirer de la campagne présidentielle de Barack Obama et de son utilisation de l'Internet pour gonfler les effectifs du parti et soulever l'enthousiasme autour de Michael Ignatieff.

«J'ai fait mes preuves en matière de financement lorsque j'ai le bon produit, et je pense que nous avons la bonne combinaison d'ingrédients, a-t-il noté.