Les mesures annoncées pour dénouer l'impasse à Ottawa n'auront pas toutes été vaines. En revenant sur sa décision de priver de leur droit de grève les fonctionnaires fédéraux jusqu'en 2011, Jim Flaherty a apaisé - un peu - la colère des syndicats.

«C'est important en maudit, cela signifie que les travailleurs vont retrouver leur droit fondamental à la libre expression, ce n'était pas une question à traiter à la légère», note le secrétaire général de la FTQ, René Roy, qui représente au moins 30 000 Québécois visés par cette mesure.

 

La FTQ avait déjà planifié des manifestations dans plusieurs villes du Canada au cours des prochains jours. Elles seront certainement annulées. «On verra si on se mobilise autant pour réclamer des mesures pour faire face à la crise financière», dit-il.

La présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, reste très prudente. «C'était un irritant et je ne peux que me réjouir qu'il ait disparu. Mais cela ne change rien au problème fondamental: il faut maintenant faire face à la crise économique.»

Mme Carbonneau ajoute que cette volte-face a ébranlé la confiance des Canadiens à l'égard du gouvernement, à une époque où ils ont justement besoin d'être rassurés. «Le premier devoir de M. Harper était de proposer un plan de relance économique; il continue plutôt des mesures de diversion. C'est très grave.»

Le ton est aussi partagé au syndicat canadien de la fonct ion publique (SCFP). «Ce n'est pas pour les bonnes raisons que M. Flaherty a reculé, dit Claude Généreux, vice-président du SCFP. C'est un coup stratégique pour éviter la chute de son gouvernement, et non pour favoriser des relations du travail plus harmonieuses.»