(Ottawa) Le chef du NPD Jagmeet Singh affirme qu’il souhaite que tous les Canadiens possédant une carte d’assurance maladie puissent obtenir gratuitement des contraceptifs et des pilules du lendemain. Il dit vouloir ainsi respecter le droit de chaque personne à faire ce qu’elle veut avec son corps.

Le Nouveau Parti démocratique profite de son entente « de soutien et de confiance » avec les libéraux pour tenter d’amener le gouvernement fédéral à payer pour la contraception, notamment les dispositifs intra-utérins (DIU).

Mais vendredi, M. Singh a réitéré que l’entente sur le maintien au pouvoir du gouvernement minoritaire de Justin Trudeau jusqu’en 2025 ne tiendrait plus si celui-ci ne respecte pas la date limite du 1er mars pour déposer un projet de loi qui répond aux attentes des deux partis.

Les libéraux et le NPD ont déjà convenu de couvrir la régulation des naissances par un programme à payeur unique dans un premier temps. Ils sont également en pourparlers pour inclure des médicaments contre le diabète dans le programme.

S’adressant aux journalistes à Coquitlam, en Colombie-Britannique, lors d’un arrêt devant une pharmacie locale, M. Singh a affirmé que « la contraception est une première étape importante ».

« C’est quelque chose qui suscite beaucoup d’inquiétude », a-t-il déclaré, citant le recul de l’accès à l’avortement aux États-Unis et « l’érosion du droit des femmes de choisir ».

Il a affirmé que pour répondre à cela, le gouvernement canadien doit veiller à éliminer les barrières qui empêchent certaines personnes d’accéder à la contraception.

Ces derniers mois, le premier ministre Justin Trudeau a également fait part de ses inquiétudes concernant les nouvelles restrictions sur l’accès à l’avortement au sud de la frontière.

« Nous pouvons penser en nous-mêmes : “Cela n’arrivera jamais au Canada et ce sont simplement les libéraux qui évoquent la crainte habituelle que cela se produise.” Je suis désolé, cela n’était pas non plus censé se produire aux États-Unis, et pourtant cela s’est produit », a déclaré M. Trudeau dans une entrevue accordée à La Presse Canadienne en décembre.

« La menace est réelle », a-t-il soutenu.

M. Singh a déclaré que les néo-démocrates sont prêts à travailler « jour et nuit et la fin de semaine » au cours des prochaines semaines pour garantir la conclusion d’un accord sur l’assurance-médicaments.

Depuis des années, le Canada occupait le troisième rang des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques comptant les prix catalogue les plus élevés des médicaments brevetés.

En 2022, le Canada est passé à la deuxième place, selon la commission d’examen chargée de se prémunir contre les prix excessifs des médicaments.

Le ministre de la Santé, Mark Holland, a présenté vendredi à la Chambre des communes la nouvelle position du Canada dans le classement des coûts dans le cadre du rapport annuel 2022 du Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés.