(Ottawa) Le gouvernement fédéral consacre 28 millions d’argent frais à la lutte contre l’exportation de véhicules volés au Canada.

Ottawa affirme que cet argent donnera à l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) une plus grande capacité à détecter et à fouiller les conteneurs qui transportent des véhicules volés.

Le gouvernement fédéral soutient aussi que ce financement améliorera la collaboration et le partage d’informations avec des partenaires partout au Canada et à l’étranger, afin d’identifier et d’arrêter les auteurs de ces crimes.

Cette annonce intervient à la veille d’un sommet national sur le vol de véhicules, qui réunira jeudi à Ottawa des représentants du gouvernement, des dirigeants de l’industrie et des représentants des corps policiers de partout au pays.

L’annonce fait également suite aux pressions des conservateurs fédéraux, qui ont présenté cette semaine des idées pour résoudre le problème.

Lundi à Toronto, puis mardi à Montréal, le chef conservateur a dénoncé « la mauvaise gestion des ports fédéraux par Justin Trudeau » et proposé un durcissement des peines imposées aux criminels impliqués dans le vol de véhicules.

Le gouvernement fédéral affirme qu’environ 90 000 voitures sont volées chaque année au Canada, ce qui entraîne des coûts d’environ 1 milliard pour les assurés et les contribuables canadiens.

Près de 6 millions seront consacrés à une amélioration du renseignement à l’ASFC et 3,5 millions pour augmenter les capacités d’inspecter les conteneurs, surtout dans les trains, et 5,9 millions pour les inspections dans les ports, comme celui de Montréal, et 4 millions pour de nouvelles technologies, a précisé mercredi à Ottawa le ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc.

« On investit déjà des centaines de millions dans ce sens-là et on est toujours prêts, avec nos partenaires qui vont être là demain, de voir qu’est-ce qu’on peut faire de plus », a-t-il dit aux journalistes.

« Vous savez, les voitures ne sont pas volées au port de Montréal, a-t-il expliqué. Elles sont volées dans les grandes villes comme dans les petits centres à travers le pays », c’est pourquoi M. LeBlanc est très heureux que le sommet de jeudi accueille des chefs de police de partout.

Son collègue de la Justice, Arif Virani, a ajouté que le vol de véhicules n’est plus comme avant. « C’est un crime organisé et on a déjà des possibilités de changer des règles vis-à-vis le crime organisé, en terme de blanchiment d’argent », a-t-il dit.

« Ce projet de loi est déjà aux Communes, mais Pierre Poilievre demande à ses députés de voter contre, a soutenu le ministre Virani. Voilà pourquoi on remet en question sa sincérité, et moi je [déplore] son hypocrisie : si vous voulez vous attaquer à ce problème, vous devez vous en prendre au chef mafieux, pas au jeune de 16 ans qui vole la voiture. »

« Il y a des outils pour le faire, et [M. Poilievre] les bloque. »