(Ottawa) L’ancien ministre fédéral de la Justice David Lametti n’aurait pas peur d’élargir dès maintenant l’admissibilité à l’aide médicale à mourir aux personnes souffrant d’une maladie mentale.

M. Lametti avait fait adopter l’hiver dernier, à la dernière minute, une loi au Parlement qui reportait d’un an le changement prévu pour le 17 mars 2023.

L’accès à l’aide médicale à mourir devrait donc être étendu le 17 mars prochain aux personnes « dont le seul problème médical est une maladie mentale ».

Mais l’actuel ministre de la Justice, Arif Virani, qui a succédé à M. Lametti, et le ministre de la Santé, Mark Holland, ont tous deux déclaré qu’ils attendaient le rapport d’un comité des Communes sur la question avant de décider si un autre délai était nécessaire dans ce dossier.

Le député montréalais Lametti, qui a annoncé jeudi son départ de la vie politique après avoir été exclu du cabinet l’été dernier, affirme que le report d’un an a permis d’effectuer le travail nécessaire pour garantir que les provinces et les professionnels de la santé sont prêts à gérer ce changement.

M. Lametti admet que c’est maintenant aux ministres fédéraux actuels de décider de la suite des choses. Mais à son avis, il n’y aurait aucun problème à aller de l’avant dès maintenant avec l’élargissement.

« Ce sera un nombre très minime de personnes qui auront accès à l’aide médicale à mourir dans de telles circonstances, a-t-il expliqué jeudi soir en entrevue à La Presse Canadienne. Donc, je n’aurais pas peur de procéder.

« Je suis assez confiant dans nos médecins, mais évidemment — ça, c’est mon opinion personnelle —, je n’aimerais pas voir des gens souffrir quand ils ont tout essayé et que rien ne fonctionne, pendant des années. S’ils sont capables de prendre cette décision, je crois sincèrement — c’est mon opinion personnelle — qu’ils devraient avoir le droit de le faire à un moment donné. »