(Edmonton) Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) fédéral, Jagmeet Singh, présente aux Canadiens son parti comme une alternative viable aux libéraux et aux conservateurs lorsque les électeurs se rendront aux urnes pour les prochaines élections fédérales.

M. Singh a lancé mardi la retraite de trois jours du caucus de son parti à Edmonton avec le simple message qu’on peut faire confiance aux néo-démocrates.

S’adressant aux médias, M. Singh a déclaré que son parti avait passé des années à bâtir un bilan afin de montrer aux Canadiens que le gouvernement est censé travailler pour le peuple.

Il s’en est pris à ses adversaires politiques, qualifiant les libéraux au pouvoir de « déconnectés » et affirmant que les « conservateurs contrôlés par les grandes entreprises » réduiraient les services.

M. Singh a déclaré que son parti avait tiré parti de son pouvoir grâce à son accord avec le gouvernement libéral minoritaire pour faire adopter des politiques qui, selon lui, ont rendu la vie plus abordable aux familles.

Bon nombre des mesures d’abordabilité que les libéraux ont introduites au cours de la dernière année, notamment des prestations pour soins dentaires pour les enfants des ménages à faible revenu, des suppléments de loyer uniques pour les locataires à faible revenu et un doublement temporaire du remboursement de la TPS, étaient des priorités du NPD.

Les libéraux se sont également attribué le mérite de ces initiatives et, alors qu’ils chutent dans les sondages, ils ont promis de s’attaquer à l’abordabilité avec une série de mesures visant à réduire le coût de l’épicerie, du loyer et du logement.

Mais les sondages montrent clairement que c’est le chef conservateur Pierre Poilievre qui a le mieux exploité la frustration des Canadiens face au coût de la vie élevé.

Les conservateurs ont accusé par le passé les néo-démocrates de n’avoir aucune crédibilité parce qu’ils continuent de soutenir les libéraux, qu’ils accusent d’être responsables de la hausse du coût de la vie plus élevé et de l’inflation.

Les libéraux attribuent les problèmes d’accessibilité financière à des facteurs mondiaux tels que l’invasion russe de l’Ukraine et l’économie post-COVID-19.

M. Singh soutient qu’ils pourraient faire bien plus et que le NPD serait encore mieux placé pour apporter des changements s’il était lui-même au pouvoir.

« Nous voulons montrer aux Canadiens qu’il existe une option. Il existe une alternative. Nous serons là pour vous comme nous l’avons fait par le passé. Nous continuerons de nous battre pour vous. Vous pouvez nous faire confiance », a déclaré mardi M. Singh.

Son discours aux Canadiens intervient alors que son caucus s’apprête à élaborer une stratégie au cours des prochains jours sur la façon dont ils peuvent tirer davantage parti de son accord de soutien et de confiance avec les libéraux.

L’accord prévoit que les néo-démocrates soutiennent les libéraux minoritaires lors des votes clés au Parlement en échange d’actions sur les priorités politiques du NPD jusqu’en 2025.

Jennifer Howard, cheffe de cabinet de M. Singh, a fait savoir que son parti discutait déjà de ses priorités budgétaires avec la ministre des Finances Chrystia Freeland.

« Le prochain budget doit être l’occasion de montrer aux Canadiens que nous comprenons ce qu’ils traversent et que nous serons là pour nous battre pour eux et les aider, a déclaré Mme Howard dans une entrevue avec La Presse Canadienne. Et je pense que le logement doit en être la pièce maîtresse. »

Les néo-démocrates espèrent également voir un projet de loi sur l’assurance-médicaments déposé à la Chambre des communes dans les semaines à venir.

Les libéraux ont fixé au 1er mars la date limite pour y parvenir – et le NPD a menacé de se retirer de l’accord s’il ne le faisait pas.