(Ottawa) La crise du logement qui frappe plusieurs régions du pays va empirer, si le gouvernement fédéral ne serre pas rapidement la vis aux municipalités qui tardent à délivrer des permis de construction de nouveaux logements, estime le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre.

Pour s’attaquer à cette crise, qui risque de provoquer un nombre sans précédent de sans-abri aux quatre coins du pays, le chef conservateur propose que l’on exige des municipalités qu’elles augmentent la cadence dans la délivrance des permis de construction.

Selon lui, le gouvernement fédéral doit utiliser le bâton et la carotte pour éliminer les longues attentes entourant l’obtention de permis et stimuler la construction.

Ainsi, les municipalités qui n’arrivent pas à augmenter le nombre de permis de construction de 15 % par année devraient voir leur financement du gouvernement fédéral pour les infrastructures être amputé. Et celles qui dépassent cet objectif devraient obtenir un plus grand financement.

« La crise du logement s’aggrave. Cette crise frappait surtout l’Ontario et la Colombie-Britannique dans le passé. Maintenant, cette crise touche aussi le Québec. Il y a vraiment une explosion des coûts du logement », a affirmé M. Poilievre dans une entrevue accordée à La Presse.

Les municipalités qui construisent plus de logements auront un grand bonus. Et je vais pénaliser les bureaucraties qui empêchent la construction.

Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur du Canada

M. Poilievre estime que cette crise du coût de la vie est attribuable en grande partie aux décisions budgétaires du gouvernement Trudeau, qui continue de présenter des budgets rédigés à l’encre rouge. Ces budgets déficitaires alimentent l’inflation, selon lui, et forcent la Banque du Canada à augmenter les taux d’intérêt.

« Il faut agir immédiatement », selon Poilievre

Cette crise pourrait d’ailleurs s’aggraver davantage en raison des politiques d’immigration des libéraux de Justin Trudeau, qui comptent accueillir un nombre record de 500 000 nouveaux arrivants par année à compter de 2025.

« La population croît plus rapidement que la construction de nouveaux logements. Où allons-nous loger tout ce monde ? C’est très bien, l’immigration. Je suis en faveur de cela. Mais il faut bâtir assez de logements pour loger tout le monde. La SCHL prévoit que nous aurons un déficit de 3,5 millions d’unités de logement d’ici 2030. Donc, il faut agir immédiatement. »

La crise est telle que M. Poilievre propose aussi que le gouvernement fédéral vende au moins 6000 bâtiments qu’il possède pour les transformer en logements.

Le gouvernement fédéral a plein d’édifices qui sont vides. On peut loger les gens dans ces bâtiments.

Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur du Canada

M. Poilievre croit aussi que le gouvernement fédéral doit prioriser le financement de projets de transport collectif qui incluent des projets de logements à proximité.

« Les données sont stupéfiantes. Ça prend maintenant 25 ans pour un Torontois moyen pour épargner une mise de fonds suffisante pour acheter une maison. Auparavant, on pouvait rembourser toute l’hypothèque durant ces 25 ans. […] Ça n’a aucun sens. Nous avons le plus grand territoire des pays du G7, et de loin. Mais les logements à Vancouver et Toronto sont maintenant plus chers qu’à Singapour même si, à Singapour, il y a plus de 2000 personnes par kilomètre carré », a dit le chef conservateur.