(Ottawa) La Fédération des policiers et policières municipaux du Québec (FPMQ) joint sa voix à celles de deux autres grands syndicats pour réclamer à son tour une interdiction des armes d’assaut. Parallèlement, PolySeSouvient, un groupe de citoyens de Toronto et une coalition d’organisations féministes appellent le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, à prendre une position claire dans ce débat.

« Rappelons que la majorité des policiers qui décèdent dans le cadre de leurs fonctions sont tués par balle, et la plupart du temps il s’agit d’armes longues, très souvent des armes d’assaut comme la SKS soviétique », fait valoir la FPMQ dans une lettre envoyée lundi au ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino.

La Fédération, qui représente plus de 5000 policiers municipaux, souligne qu’elle appuie une interdiction de posséder des armes de style militaire « qui ne sont pas raisonnablement utilisées pour la chasse ». C’est ce que demandent aussi la Fraternité des policiers et policières de Montréal et l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec.

En effet, ces armes sont souvent utilisées dans le cadre de tueries de masse, ici et ailleurs, et c’est pourquoi elles n’ont pas leur place entre les mains des civils.

François Lemay, président de la FPMQ

Le gouvernement fédéral compte déposer de nouveaux amendements en ce sens d’ici la fin du mois. Il avait causé la surprise en février en retirant deux amendements controversés qui ajoutaient une interdiction des armes d’assaut au projet de loi C-21 sur le contrôle des armes à feu. Le geste avait été bien accueilli par tous les principaux partis de l’opposition.

Une liste de 300 pages controversée

L’un des amendements contenait une liste de plus de 300 pages qui avait semé la confusion et mené à une levée de boucliers. Outre les modèles déjà interdits, elle incluait la SKS, une arme de style militaire fréquemment utilisée par les chasseurs et par les Autochtones.

Le ministre Mendicino donnera des détails en comité parlementaire mardi sur les consultations entreprises depuis le mois de décembre pour tenter de trouver une voie de passage.

Le gouvernement libéral minoritaire aura besoin de l’appui du Bloc québécois ou du NPD pour faire adopter les nouveaux amendements qu’il compte déposer. Or, les groupes PolySeSouvient à Montréal et Danforth Families for Safe Communities à Toronto appellent, dans une lettre, le chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, à clarifier la position de son parti. Ils accusent le NPD de nuire aux efforts pour le contrôle des armes à feu lors de l’étude du projet de loi en comité parlementaire.

Une coalition de 32 organisations féministes, dont la Fédération des femmes du Québec, a également écrit à M. Singh pour lui demander de soutenir « fermement » de nouveaux amendements pour interdire les armes d’assaut et pour un gel de la vente de nouvelles armes de poing dans le projet de loi C-21. La coalition réclame que le NPD « travaille dans l’urgence » afin de s’assurer que le texte législatif passe en troisième lecture avant l’ajournement des travaux parlementaires pour l’été.