(Ottawa) Le premier ministre Justin Trudeau accueille favorablement le rapport du juge Paul Rouleau qui conclut que le gouvernement fédéral était justifié d’invoquer la Loi sur les mesures d’urgence pour mettre fin à l’occupation du centre-ville d’Ottawa et aux blocages de postes frontaliers au pays en février 2022.

Réagissant trois heures après le dévoilement du rapport de la Commission sur l’état d’urgence, M. Trudeau a soutenu que la conclusion du juge Rouleau vient confirmer que le cabinet a pris une décision responsable au plus fort de la crise l’année dernière.

« Après avoir étudié les documents nécessaires, la Commission sur l’état d’urgence a indiqué que, l’année dernière, on faisait effectivement face à une urgence nationale et le seuil très élevé à respecter pour invoquer la Loi sur les mesures d’urgence a été atteint », a déclaré M. Trudeau, qui était accompagné de certains de ses ministres.

« Ces mesures ne devraient jamais être prises à la légère. Depuis le début, notre gouvernement était confiant que c’était une décision responsable et on savait qu’il y aurait une commission d’enquête pour assurer d’être transparent pour les Canadiens », a ajouté le premier ministre.

M. Trudeau a indiqué qu’il compte étudier les recommandations formulées par le juge Rouleau et moderniser la Loi sur les mesures d’urgence. Il a aussi réaffirmé que l’invocation de cette loi doit demeurer un outil de dernier recours.

« C’était quelque chose de nécessaire pour écarter la menace et protéger les gens. […] Nous avons subi beaucoup au cours des dernières années. Les Canadiens ont subi toutes sortes de difficultés et de douleurs et de pertes. Tout le monde a le droit de protester pacifiquement et c’est un droit fondamental qu’on continuera de défendre », a-t-il dit.

« Les gens se sont livrés à des activités de protestation sur la colline parlementaire, mais comme l’a dit le commissaire, on est passé de protestation légale à la violation de la loi. Pendant plusieurs semaines, des comportements illégaux ont causé toutes sortes de difficultés aux familles, les barrages ont nui à notre économie et mettaient en danger la sécurité publique », a-t-il dit.

Pour sa part, le chef du NPD, Jagmeet Singh a affirmé que les divers gouvernements ainsi que les forces policières ont mal géré cette crise.

« Le rapport publié aujourd’hui réitère ce que les résidents d’Ottawa et les Canadiens touchés par la fermeture de la frontière savent déjà : la Loi sur les mesures d’urgence était nécessaire parce que tous les niveaux de gouvernement ont été incapables de répondre au mouvement de protestation du convoi », a commenté M. Singh. « Les gens ont été menacés, harcelés et maltraités dans leurs communautés. Des travailleuses et travailleurs qui tentaient de nourrir leur famille ont perdu leur salaire parce qu’ils ont été obligés de manquer des quarts de travail lorsque la fermeture de la frontière a forcé les entreprises à fermer. Le rapport indique clairement que cette situation — et la réaction de tous les niveaux de gouvernement et de police — était inacceptable », a-t-il ajouté.