(Québec) Les services publics ont atteint « un point de rupture », accuse le chef de l’opposition officielle, Marc Tanguay. Cette lecture est « exagérée », répond le premier ministre, François Legault.

Ces premiers échanges ont marqué le début de la reprise des travaux de l’Assemblée nationale, mardi.

M. Tanguay a consacré sa première question à l’accès aux services publics. « Le gouvernement en est dans sa cinquième année et partout au Québec, les citoyens et citoyennes n’ont pas les services essentiels auxquels ils ont droit, tout particulièrement en santé où le réseau est dans plusieurs endroits en point de rupture, dénonce le chef par intérim du Parti libéral du Québec (PLQ). Dans les hôpitaux, les infirmières sont épuisées et elles ont tiré la sonnette d’alarme. »

Le premier ministre rétorque que le chef de l’opposition « exagère ». « Quand le chef de l’opposition dit que tous les services, ça va mal partout, je pense qu’il exagère un petit peu. Il y a une crise dans le réseau de la santé, comme partout ailleurs dans le monde, mais quand on regarde les résultats, par exemple, en éducation, on voit que le Québec est toujours parmi les meilleurs dans les tests Pisa [Programme international pour le suivi des acquis des élèves] internationaux. »

M. Legault a invité M. Tanguay « à lire un petit peu ce qui se passe dans la presse internationale, de voir ce qui se passe dans les autres provinces, dans les autres pays. Il va se rendre compte que la situation n’est pas pire ici qu’ailleurs. »

Le chef de l’opposition officielle a ironisé en demandant au premier ministre si les infirmières qui critiquent la situation sur le terrain devraient « s’abonner aux publications internationales auxquelles fait référence le premier ministre ».

M. Legault a reconnu que la situation n’était pas acceptable et qu’il y avait « encore beaucoup de travail à faire » pour améliorer l’accès aux services de santé. La rareté de la main-d’œuvre complique toutefois la tâche, fait-il valoir.

Pour la question suivante, le porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé, André Fortin, a talonné le ministre de la Santé, Christian Dubé, sur les délais d’attente en chirurgie pour les patients atteints de cancer. « Le problème, c’est que ça ne s’améliore pas. »

M. Dubé affirme plutôt que la situation se « stabilise » et que les mesures d’urgence ont forcé à reporter des chirurgies. Il a réitéré sa stratégie de recourir au privé pour faciliter l’accès aux chirurgies. « On est en appel d’offres avec les cliniques privées pour renouveler tout le portefeuille des cliniques privées que l’on avait. C’est sûr que lorsque ça va être terminé, on va être capable d’agir encore plus sur nos chirurgies en retard. »