(Ottawa) Le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, accuse le premier ministre Justin Trudeau de se défiler devant ses responsabilités face à l’augmentation du coût de la vie, à la hausse du taux de criminalité dans les grandes villes, au chaos qui règne dans les aéroports et au nombre croissant de migrants qui traversent la frontière de façon irrégulière au chemin Roxham.

Dans un discours d’une vingtaine de minutes devant ses troupes à trois jours de la reprise des travaux parlementaires, M. Poilievre a pressé le premier ministre de carrément céder son poste s’il est incapable de régler les problèmes qui se multiplient et qui perturbent la vie des Canadiens ordinaires.

« Que se passe-t-il dans notre pays ? Il y a une grande augmentation de la criminalité, du coût de la vie, des morts à cause des drogues, le chaos total dans nos aéroports. Tout semble être brisé. Mais Justin Trudeau sera offusqué que j’aie dit cela. Il pense que si on ne parle pas des problèmes qu’il a causés, ces problèmes seront oubliés », a lancé d’emblée le chef conservateur.

Il a rappelé que Justin Trudeau l’avait vertement critiqué pour avoir dit que le Canada était « brisé » lors d’un discours devant quelque 2000 partisans libéraux en décembre à Ottawa.

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Pierre Poilievre

« Il a dit que les choses n’ont jamais été aussi bonnes pour les Canadiens dans ce discours. Vous savez quoi ? Il a raison ! Pour les gens présents dans cette salle, les choses n’ont jamais été aussi bonnes que maintenant. Les gens dans cette salle qui ont reçu une augmentation des contrats de lobbying et de consultation de 100 % depuis son arrivée au pouvoir, pour eux, ça va très bien », a-t-il ironisé.

Il a aussi fait allusion aux contrats accordés à la firme McKinsey, dont la valeur est passée à 100 millions de dollars depuis que les libéraux sont au pouvoir, comparativement à 2 millions sous les conservateurs.

« Ça va bien pour McKinsey. Ça va très bien ! Oui, vous avez raison. Pour vos petits amis libéraux, Justin, ça va très bien. Mais il y a de la souffrance dans les visages, Justin, que vous ne voyez pas. Il y a de la peine dans la voix que vous n’entendez pas. Il y a de la détresse et du désordre dans les endroits où vous n’allez pas », a lancé le chef conservateur.

M. Poilievre a ensuite invité le premier ministre à faire une tournée avec lui dans les épiceries, dans les aéroports et dans les centres d’itinérance pour constater que les choses ne tournent pas rond.

« Si vous ne me croyez pas qu’il y a de la souffrance dans notre pays, mon cher Justin, venez avec moi dans le nord de l’Ontario où les personnes âgées doivent vivre dans le froid parce qu’elles ne peuvent pas payer votre taxe carbone sur leur chauffage », a-t-il aussi dit.

Le chef conservateur a ensuite accusé le premier ministre de rejeter sur d’autres la responsabilité des problèmes que vivent au quotidien les Canadiens.

« Justin Trudeau va dire qu’il n’est pas responsable de tout cela. C’est la faute de quelqu’un d’autre. Cela fait juste huit ans qu’il est au pouvoir. […] Mais si Justin Trudeau n’est pas capable de rien faire dans ces dossiers, pourquoi est-ce qu’il est là ? S’il ne peut rien faire, qu’il se tasse. […] Nous allons transformer la peine des Canadiens en espoir », a-t-il dit.

Il a ensuite énuméré certaines promesses qu’il a dévoilées jusqu’ici, notamment le gel des dépenses du gouvernement, le retour à l’équlibre budgétaire et la reconnaissance rapide des compétences des nouveaux arrivants, notamment les médecins et les infirmières.

La Chambre des communes reprendra ses travaux lundi après un congé de six semaines. Le Parti libéral tient aussi un caucus de deux jours pour préparer la rentrée.