(Ottawa) Moins d’une semaine après avoir acheté un système de défense antiaérien à l’Ukraine, le Canada ouvre la porte à l’envoi de chars d’assaut Leopard que Kyiv réclame à ses alliés.

Sans aller jusqu’à promettre qu’Ottawa enverrait en sol ukrainien une cargaison de chars d’assaut de la famille Leopard 2 qu’il a en stock, le premier ministre Justin Trudeau a signalé que son gouvernement se pencherait sur la question.

« On va regarder toutes les demandes nécessaires ; il y a des étapes à suivre avant qu’on soit rendu là, mais on est là pour fournir ce qui est nécessaire pour l’Ukraine pour pouvoir battre la Russie », a-t-il indiqué en point de presse en Saskatchewan, lundi.

Le Globe and Mail rapportait dimanche que le gouvernement ukrainien demandera bientôt officiellement au gouvernement canadien de lui envoyer certains de ses chars de combat Leopard dès que Berlin abandonnera son opposition à la réexportation de l’équipement fabriqué en Allemagne.

Le chef conservateur Pierre Poilievre s’est montré tiède par rapport à cette possibilité. « Il faut appuyer les Ukrainiens contre l’invasion, mais en même temps, il faut regarder [notre armée, qui] est en mauvais état », a-t-il fait valoir avant de décocher une flèche à l’intention des libéraux.

« La mauvaise gestion de Justin Trudeau et le sous-financement a laissé nos militaires dans une mauvaise situation, donc il faut regarder ce qu’on a pour aider », a soulevé le dirigeant sur un plateau de Radio-Canada à Montréal en fin de journée.

Le Canada possède 112 chars de la famille de véhicules Leopard 2, qui sont les chars d’assaut les plus utilisés par les Forces armées canadiennes ainsi que plusieurs autres pays de l’OTAN, selon les informations du ministère de la Défense nationale.

« Ces véhicules blindés lourds et fortement protégés confèrent un avantage tactique sur les plans de la mobilité, de la puissance de feu […] et fournissent un appui-feu direct sur le champ de bataille », d’après le ministère.

Dans un entretien avec le Globe and Mail, Mykhaïlo Podoliak, un conseiller de plan du président ukrainien Volodymyr Zelensky, a affirmé que ce dernier, « qui a une relation amicale avec le premier ministre du Canada », lui demanderait des chars lourds lorsque les obstacles bureaucratiques de Berlin seront levés.

Il y a un peu moins d’une semaine, le Canada a acheté à l’Ukraine un système national de missiles surface-air (NASAMS). Le coût de ce matériel militaire est évalué à 406 millions de dollars. L’argent a été puisé dans l’enveloppe d’aide militaire supplémentaire de 500 millions à l’Ukraine annoncée en novembre dernier.