(Ottawa) Le Canada achètera pour l’Ukraine un système de missiles sol-air fabriqué aux États-Unis.

La transaction a été annoncée à l’issue de la rencontre bilatérale entre le premier ministre Justin Trudeau et le président Joe Biden, mardi après-midi. Les deux hommes se trouvent actuellement à Mexico, au Mexique, dans le cadre du Sommet des leaders nord-américains.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui réclame de ses alliés des systèmes de défense antiaérienne pour continuer à repousser l’envahisseur russe, s’est réjoui de l’achat d’un système national de missiles surface-air (NASAMS) par Ottawa, qui ne dispose pas de cet équipement dans son arsenal.

« Cher Justin Trudeau, votre véritable leadership dans la défense de la démocratie et des droits de l’homme a de nouveau été clairement prouvé. Merci de nous aider à protéger notre ciel. Le NASAMS que le Canada a acheté pour nous sera un bouclier solide pour nos villes et nos citoyens », a écrit le président Zelensky.

La ministre de la Défense nationale, Anita Anand, qui avait ouvert la porte à un soutien de cette nature, a informé son homologue ukrainien de l’offrande canadienne. « Le NASAMS a un taux de réussite très élevé, et il constitue un don de grande valeur à la défense de l’Ukraine », a-t-elle entre autres écrit sur Twitter.

Le coût d’un NASAMS est d’environ 406 millions, a indiqué le ministère de la Défense nationale. Cet argent provient en grande partie de l’aide militaire supplémentaire de 500 millions à l’Ukraine annoncée en novembre dernier.

Crise en Haïti

La discussion entre les dirigeants a aussi porté sur la situation en Haïti. En amont de leur conversation à huis clos, devant les journalistes, le président Biden a mentionné l’enjeu, tandis que le premier ministre Trudeau n’en a pas parlé.

Washington fait pression sur Ottawa pour qu’il prenne les rênes d’une mission d’intervention pour stabiliser la situation au pays, où les gangs criminalisés font la pluie et le beau temps depuis plusieurs mois, dans un contexte de gouvernance défaillante.

« Les États-Unis estiment qu’il est important de trouver un pays pour aider à diriger cet effort […] Cela sera une priorité importante pour nous dans cette réunion bilatérale », a déclaré le conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan aux journalistes présents à Mexico, lundi.

Ajoutant que le Canada « lui-même avait exprimé son intérêt à assumer un rôle de chef de file », il a spécifié que les contours d’un potentiel soutien étranger sur l’île devaient faire l’objet de discussions approfondies. À en croire les sommaires d’Ottawa et de Washington, il n’y a pas eu de développement significatif, mardi.

Dans le compte-rendu de la Maison-Blanche, on lit que les deux hommes « se sont engagés à poursuivre la coordination avec les partenaires du Conseil de sécurité de l’ONU sur les prochaines étapes pour soutenir la stabilité en Haïti, y compris le soutien à la Police nationale haïtienne ».

Du progrès sur Nexus

Il semble aussi qu’il y a des avancées pour résoudre le retard dans le traitement des demandes d’adhésion au programme Nexus, un irritant qui perdure depuis des mois entre les deux pays, et qui commençait à faire sortir le gouvernement canadien de ses gonds.

Alors que les centres d’inscription Nexus aux États-Unis sont ouverts depuis avril, les 13 centres au Canada sont restés fermés depuis le début de la pandémie de COVID-19 en 2020. Leur fermeture a fait exploser l’arriéré de demandes, qui se chiffrait à plus de 330 000 en octobre dernier.

Le ministre de la Sécurité publique du Canada, Marco Mendicino, devrait faire le point à ce sujet plus tard au courant de la journée.

Visite officielle de Biden en mars

Le président des États-Unis a profité du tête-à-tête avec son homologue canadien pour lui confirmer qu’il effectuerait sa première visite officielle au Canada dans quelques mois. Le locataire de la Maison-Blanche a signalé « qu’il avait hâte de se rendre au Canada en mars prochain », selon un compte-rendu de Washington.

PHOTO ADRIAN WYLD, LA PRESSE CANADIENNE

Justin Trudeau et Joe Biden

Le Sommet des leaders nord-américains, familièrement appelé le « Sommet des Trois Amigos », s’est ouvert lundi dans la capitale mexicaine, a également été l’occasion d’aborder d’autres enjeux, dont l’épineux dossier de la migration irrégulière.

Théoriquement, la prochaine rencontre trilatérale entre le Canada, les États-Unis et le Mexique, devrait avoir lieu au Canada.