(Québec) Le premier ministre François Legault entend parler du chemin Roxham, de la langue française et de transferts en santé lors d’une rencontre prévue avec Justin Trudeau vendredi.

M. Legault déplore que 28 entreprises à charte fédérale refusent de s’inscrire à l’Office québécois de la langue française, comme le prévoit la réforme de la loi 101 adoptée par son gouvernement. « Je vais demander à M. Trudeau d’envoyer un message clair. Je ne vois pas pourquoi une compagnie comme Air Canada n’aurait pas les mêmes exigences qu’une compagnie comme Bombardier parce qu’il y en a une qui est à charte fédérale », a-t-il dit en point de presse mercredi.

Il veut également aborder le sujet du chemin Roxham, où 36 000 sont entrés au pays depuis le début de l’année 2022, a-t-il déploré. « Il y a un défi de francisation, mais il y a un défi aussi de donner du service à ces personnes-là. Donc, on voudrait que le gouvernement fédéral prenne en charge, disons, je dirais, 78 %, qui est le poids du reste du Canada », a-t-il lancé.

Il demande qu’une portion des demandeurs d’asile soit déplacée ailleurs au pays. « Une partie devrait être transférée dans les autres provinces le temps qu’on trouve une solution. Parce qu’actuellement ça prend plus de deux ans, étudier les dossiers. Nous, on ne comprend pas pourquoi que ça ne prend pas plus que deux ou trois mois », a-t-il dit.

Plus d’argent en santé

Il compte également continuer de marteler sa demande conjointe, avec les autres provinces canadiennes, pour qu’Ottawa augmente de façon importante ses transferts en santé, sans condition. « Les besoins en santé augmentent de 5 %, 6 % par année à cause des impacts du vieillissement de la population. Or, les provinces assument 78 % des dépenses de santé. Pourtant, ils reçoivent seulement 60 % à peu près des revenus d’impôts et de taxes. Donc, on le voit chaque année, le problème s’empire », a déploré M. Legault.

Il a également critiqué la sortie de M. Trudeau, qui a affirmé que le Québec pourrait accueillir 112 000 immigrants par année si ceux-ci parlaient français. « Qu’il commence par régler, entre autres, les entreprises de la charte fédérale, qu’il commence par régler Roxham, qu’il commence par nous aider à ce que dans les 50 000 qu’on reçoit chaque année, il y en ait le plus proche possible de 100 % qui parlent français. Après, on pourra se parler d’augmentation », a répondu M. Legault.