(Ottawa) Le NPD demande au gouvernement Trudeau de boycotter les activités du G20 en Inde qui se tiendront au Cachemire.

Les néo-démocrates estiment que le gouvernement canadien doit laisser sa chaise vide « en raison des horribles lois discriminatoires de l’Inde », pays qui vient d’hériter de la présidence tournante du G20.

La porte-parole de la formation en matière d’Affaires étrangères, Heather McPherson, a fait valoir jeudi en conférence de presse qu’Ottawa devait prendre une position ferme par rapport au gouvernement indien.

Le communiqué de presse envoyé mercredi soir par le parti parlait d’un boycottage « des activités du G20 en Inde », sans référence à une région en particulier.

Cette requête est formulée alors que l’encre est à peine sèche sur la nouvelle stratégie indopacifique du gouvernement libéral, où l’Inde est présentée comme « partenaire essentiel ».

Sa croissance démographique représente une « grande opportunité » à saisir pour le Canada, a souligné dans une entrevue récemment accordée à La Presse la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly.

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Mélanie Joly

« L’Inde est une démocratie qui va être sous peu le pays le plus populeux au monde. Avec une plus grande population vient une plus grande croissance économique », a-t-elle exposé en dévoilant la stratégie.

En matière économique, Ottawa espère d’ailleurs conclure avec New Delhi un accord de libre-échange dans les années à venir, dans le cadre de cette feuille de route pour la région.

La ministre Joly a tout de même convenu que le bilan indien en matière de droits de l’homme n’était pas tout à fait reluisant.

« Sur la question de l’Inde, on va soulever nos préoccupations en lien avec les droits de la personne et des minorités. Je le fais chaque fois », a-t-elle assuré.

La députée McPherson a assuré que son parti accueillait favorablement la stratégie indopacifique.

Le premier ministre Modi critiqué

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Narendra Modi

Depuis l’arrivée au pouvoir du premier ministre nationaliste hindou Narendra Modi, en 2014, les droits de la personne ont régressé en Inde, selon plusieurs ONG.

« Les attaques et la discrimination […] contre les minorités religieuses se multiplient », reprochait encore il y a environ deux semaines l’organisation Human Rights Watch.

Le gouvernement Modi utilise aussi des « lois draconiennes » afin de « poursuivre et harceler les militants des droits humains, les journalistes, les étudiants », a souligné l’ONG.

La présidence tournante de l’Inde au G20 s’est officiellement amorcée ce jeudi.

L’Inde accueillera plus de 200 réunions dans plus de 50 villes et offrira aux délégués « un aperçu du riche patrimoine culturel de l’Inde et de leur offrir une expérience indienne unique », lit-on sur le site du G20.