(Québec) Tout porte à croire que le premier ministre François Legault va de l’avant en confiant le portefeuille de l’Énergie au ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, au risque de provoquer un bras de fer avec la PDG d’Hydro-Québec, Sophie Brochu.

M. Legault dévoilera la composition de son nouveau Conseil des ministres ce jeudi à 14 h.

On sait déjà que Christian Dubé demeurera à la barre de la Santé. Lionel Carmant restera ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux. L’ex-PDG du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, Sonia Bélanger, compléterait le trio santé. Le grand argentier du gouvernement restera Eric Girard, à la tête des Finances.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Geneviève Guilbault lors de sa prestation de serment, mardi

Selon des informations recueillies jusqu’en début de soirée, Geneviève Guilbault se retrouverait aux commandes des Transports. Benoit Charette resterait à l’Environnement, mais avec des responsabilités élargies. Sonia LeBel pourrait se retrouver à l’Éducation, bien que le nom de Bernard Drainville ait aussi été évoqué.

La première femme autochtone élue à l’Assemblée nationale, Kateri Champagne Jourdain, aurait une place à la table des décisions. D’autres recrues faisaient partie des discussions : Martine Biron (que l’on voit à l’Enseignement supérieur), Christine Fréchette, Céline Haytayan et Suzanne Roy.

Tensions à prévoir ?

Tout en conservant ses fonctions de ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon s’occuperait également de l’Énergie. L’idée de scinder le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles aurait été retenue. La Presse avait révélé cette réflexion du premier ministre le 13 octobre.

On rapportait le lendemain que Sophie Brochu, PDG d’Hydro-Québec, avait eu des discussions tendues avec M. Fitzgibbon, le printemps dernier, lorsqu’il avait été question d’adopter le processus d’approbation des grands projets industriels. Elle envisage de démissionner si le gouvernement force la société d’État à miser sur des projets énergivores au détriment de ceux favorables à l’environnement, ajoutait-on.

En coulisses, Québec a fait savoir que son intention est plutôt d’allier transition énergétique et développement économique.

D’autres États dans le monde ont confié les dossiers de l’énergie et de l’économie au même ministre dans le contexte de la transition énergétique, souligne-t-on.

Il n’y aurait pas de changement chez les officiers : Simon Jolin-Barrette resterait leader (et ministre de la Justice) ; Mario Laframboise, président du caucus ; Éric Lefebvre, whip en chef du gouvernement. Les deux derniers ne sont pas membres du Conseil des ministres, mais assistent aux réunions.

La formation d’un nouveau cabinet ministériel entraîne aussi un changement de garde chez les chefs de cabinet, des acteurs de l’ombre importants. À la Santé, Jonathan Valois passe le flambeau à Julie Lussier, qui était jusqu’ici directrice de cabinet de Jean-François Roberge à l’Éducation. Sara-Maude Boyer-Gendron, qui travaillait avec Christian Dubé, serait la cheffe de cabinet de Sonia Bélanger. Aux Finances, Philippe Gougeon s’en va au privé et l’actuelle directrice adjointe du cabinet, Vickie Fortin, lui succéderait.