(Québec) Québec solidaire veut convaincre les électeurs de « changer d’ère » pour régler la crise climatique, celles du logement et du coût de la vie. Ce slogan électoral, dévoilé ce vendredi, se veut un au revoir aux « solutions des années 1990 » des gouvernements précédents, estime la formation politique.

Québec solidaire (QS) mise sur un slogan axé sur le changement et le renouveau pour séduire l’électorat en prévision du scrutin du 3 octobre.

« Changer d’ère, […] ça veut dire qu’on ne réglera pas la crise du logement en faisant confiance au libre marché, ça veut dire qu’on ne réglera pas la crise de l’inflation en envoyant des chèques chaque six mois et surtout, surtout, ça veut dire qu’on ne réglera pas la crise climatique avec des demi-mesures », explique le co-porte-parole Gabriel Nadeau-Dubois.

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Québec solidaire mise sur un slogan axé sur le changement et le renouveau.

La formule de QS évoque à la fois l’expression « changer d’air », comme pour faire place « à du nouveau monde au pouvoir à Québec », et le besoin de rattraper le « retard » provoqué par les « vieux modèles » des « 40 dernières années » sur le plan climatique notamment, explique-t-on.

Il n’est pas rare que les formations politiques cherchent à inclure la notion de changement dans leur slogan pour se définir comme la solution de rechange au gouvernement en place. La CAQ, par exemple, avait opté en 2018 pour le slogan « Maintenant » pour dénoter l’occasion de tourner la page sur les années de règne libéral.

La CAQ demeure un gouvernement relativement jeune après seulement quatre années au pouvoir. Qu’à cela ne tienne, le parti de François Legault défend « de vieilles idées, de vieux modèles », accuse M. Nadeau-Dubois, citant entre autres le troisième lien entre Québec et Lévis ou l’envoi de chèques « à la veille et au lendemain » des élections.

« La vérité, et les derniers recrutements de François Legault l’ont bien démontré, c’est que la Coalition avenir Québec, c’est un rassemblement d’anciens libéraux et d’anciens péquistes », lance-t-il.

Il y a une différence entre le recyclage et la nouveauté. Nous, ce qu’on propose, c’est la nouveauté.

Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire

Qualité de l’air : « un maudit bon hasard »

Impossible de ne pas voir dans le slogan un clin d’œil à l’enjeu de la qualité de l’air, un thème central de la campagne électorale de QS en Abitibi-Témiscamingue avec les émissions de la Fonderie Horne et à Québec, avec le rehaussement de la norme sur le nickel dans l’air. Pourtant, il s’agit d’une « coïncidence », assure M. Nadeau-Dubois.

« On a commencé à réfléchir à ce slogan-là bien avant qu’éclate dans les dernières semaines le scandale [de la Fonderie Horne] sur la qualité de l’air. C’est un hasard, mais c’est un maudit bon hasard », soutient-il.

Selon lui, la controverse autour de l’usine de Rouyn-Noranda est justement l’« illustration parfaite » de cette « vieille vision de l’économie où on dit que parce que c’est une multinationale, une grosse entreprise puissante, eh bien, la santé des gens et la qualité de l’environnement ça va passer en deuxième », dit-il.

En 2018, QS avait opté pour le slogan « Populaire » pour se faire connaître comme un parti proche des préoccupations citoyennes. Quatre ans plus tard, M. Nadeau-Dubois estime que les Québécois « ont découvert davantage » sa formation, qui se dit « prête pour la prochaine étape » : celle d’élargir sa députation, qui compte actuellement 10 membres.