(Québec) François Legault affirme s’être mal exprimé lorsqu’il a affirmé vendredi dernier qu’il était « content qu’on se soit débarrassés » de l’auteur présumé du triple meurtre qui a secoué Montréal et Laval la semaine dernière. Le suspect Abdulla Shaikh, qui a été abattu par les policiers, souffrait de graves problèmes de santé mentale.

« Ce que je voulais dire, c’est que je suis content que le suspect ait été mis hors de nuire », a rectifié le premier ministre lundi. « Évidemment, je ne me suis pas réjoui qu’il soit décédé, on ne souhaite pas ça. Il y a des gens qui, effectivement, ont des problèmes de santé mentale. Là, il va y avoir une enquête du coroner et des policiers pour voir pourquoi cette personne-là a été relâchée », a poursuivi M. Legault.

Le premier ministre répondait aux questions des journalistes lundi lors d’un passage à Sept-Îles sur la Côte-Nord où il a confirmé sa candidate dans Duplessis, Kateri Champagne Jourdain. Vendredi dernier, François Legault s’était demandé pourquoi Abdulla Shaikh avait « été relâché » alors qu’il était « déjà ciblé » par des accusations et qu’il avait des problèmes de santé mentale.

« Je suis content qu’on se soit débarrassés de cet individu-là », avait-il déclaré au lendemain de la mort du suspect, abattu par la police dans un motel de l’arrondissement de Saint-Laurent. Ses propos ont provoqué une certaine controverse. L’ancien avocat d’Abdulla Shaikh a affirmé qu’une déclaration semblable, « c’est odieux de la part d’un premier ministre ».

« Le sang m’a fait trois tours quand j’ai entendu ça. J’étais abasourdi. C’est inacceptable », s’est insurgé MFrançois Legault, qui a le même nom que le premier ministre, en entrevue à La Presse. Il a ajouté que « même les pires criminels » ont « le droit de subir un procès juste et équitable, de présenter un moyen de défense et d’être défendus ». Selon MLegault, ce genre de propos peut aussi être « très stigmatisant pour les personnes qui souffrent de troubles mentaux ».

Rappelons qu’Abdulla Shaikh avait un diagnostic de schizophrénie et de traits de personnalité narcissiques et antisociaux, selon les documents judiciaires. En 2016, il avait été accusé entre autres d’agression sexuelle et d’agression armée. Son procès était prévu en janvier prochain, à Laval. Il a aussi été révélé que la Commission d’examen des troubles mentaux a autorisé la libération d’Abdulla Shaikh en mars dernier, même s’il représentait un « risque important pour la sécurité du public ».

Avec Léa Carrier