(Québec) Le Québec devrait accueillir au moins 70 000 immigrants par année pour combattre la pénurie de main-d’œuvre, selon la cheffe libérale Dominique Anglade. Ce seuil pourrait ensuite être modulé en fonction des besoins des régions, propose le Parti libéral du Québec (PLQ).

Le gouvernement Legault, qui ramène en 2022 le seuil d’immigration à 50 000, doit accueillir exceptionnellement quelque 18 000 immigrants de plus cette année pour rattraper le retard de 2021 provoqué par la pandémie. « Si on est capable d’avoir une capacité d’accueil de 70 000, je pense qu’on se base là-dessus et on fait le tour avec l’ensemble de nos régions », a affirmé mardi la cheffe du PLQ.

Dominique Anglade mise sur l’immigration pour pallier la pénurie de main-d’œuvre criante qui affecte l’économie québécoise. Selon elle, le plancher pour les années à venir devrait être à tout le moins le nombre d’immigrants accueillis en 2022 au Québec, soit quelque 70 000.

Dans leur Charte des régions, présentée en avril, les libéraux proposent « de conclure des ententes avec l’ensemble des régions du Québec afin qu’elles déterminent leurs propres besoins d’immigration pour tenir compte des réels besoins dans tous les secteurs et de leur capacité d’accueil ».

« Trop souvent, […] on veut prendre la décision à Québec puis l’implanter partout. Puis, on voit que ça ne fonctionne pas, cette manière-là de faire du mur à mur. On a besoin de faire du sur mesure, d’où la nécessité de faire en sorte que les régions soient impliquées pour prendre la décision avec nous », a soutenu Dominique Anglade, en mêlée de presse, mardi.

Interrogé au Salon bleu par Mme Anglade, le premier ministre a affirmé « avoir du mal à suivre le nouveau Parti libéral du Québec » avec sa proposition d’accueillir 70 000 immigrants. « Pourtant, on sait qu’on a un problème d’intégration, entre autres, au français, donc on doit en faire plus. On doit récupérer des pouvoirs pour la sélection des immigrants qui est faite par Ottawa », a-t-il rétorqué.

« Ce que le premier ministre est en train de nous dire, c’est que ce n’est pas grave qu’on ait des travailleurs qui soient épuisés parce qu’il n’y a pas suffisamment d’autres travailleurs avec eux », a ajouté Mme Anglade.

François Legault a réitéré la semaine dernière, lors de l’étude des crédits budgétaires du ministère du Conseil exécutif, qu’il n’a pas l’intention d’augmenter les seuils d’immigration au-delà de 50 000 par année. Des groupes économiques pressent le gouvernement d’accueillir jusqu’à 90 000 immigrants par année pour lutter contre la pénurie de main-d’œuvre.