(Québec) Les partis de l’opposition à l’Assemblée nationale dénoncent en chœur la Coalition avenir Québec (CAQ), qui en fait trop peu, selon eux, pour soutenir les maires qui veulent lutter contre l’étalement urbain pour protéger l’environnement.

« C’est rafraîchissant de voir cette nouvelle vague d’élus municipaux qui veulent changer les choses et construire des villes à échelle humaine. Ce qui m’inquiète, c’est que pendant que les villes entrent dans le XXIsiècle, la CAQ, elle, est coincée au XXsiècle », dénonce le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois.

Plusieurs maires du Québec croient que l’avenir des villes passe par la protection des milieux naturels et des terres agricoles, et la densification urbaine. Mais ils ont besoin d’outils pour accomplir cette transition et attendent avec impatience le dépôt de la Politique nationale d’architecture et d’aménagement du territoire, portée par la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest.

M. Nadeau-Dubois va juger le contenu de cette politique lorsqu’elle sera déposée.

Mais comment les municipalités peuvent-elles faire confiance à un gouvernement qui dit que le troisième lien va freiner l’étalement et que la densification, c’est une mode ? Poser la question, c’est y répondre.

Gabriel Nadeau-Dubois, chef parlementaire de Québec solidaire

« [Les maires] ne peuvent pas compter sur la Coalition avenir Québec pour leur donner les clés de la transition », déplore-t-il.

Du côté du Parti libéral, la députée de Verdun et critique en matière d’environnement, Isabelle Melançon, fait un lien avec la marche « Du pain et des forêts » qui a eu lieu à Québec dimanche. Les mères et les maires, dit-elle, veulent une nouvelle vision du développement économique, une vision « responsable et durable ». « Quand j’entends encore le ministre de l’Environnement dire que le tunnel caquiste va freiner l’étalement urbain. Il est tout seul dans son coin à dire ça », affirme-t-elle.

Pas besoin d’un bungalow

La députée estime que des « changements de paradigme importants » sont en cours et que de plus en plus de gens comprennent qu’il est possible d’élever des enfants en ville. « À Verdun, vous n’aurez pas de bungalows. Et pourtant, on en parle comme un paradis des familles à cause des espaces verts, des parcs, des infrastructures pour accueillir les familles. On n’a pas besoin d’avoir un module géant pour enfants dans chaque cour. Peut-être qu’on peut partager ces infrastructures », dit-elle.

Du côté du Parti québécois, le chef Paul St-Pierre Plamondon estime qu’« environnement, protection des terres agricoles, verdissement des villes, accessibilité aux transports collectifs [et] adaptation des villes à une population vieillissante » s’imposeront comme des sujets incontournables dans les prochaines années, « que ça plaise à la CAQ ou non ».

« La CAQ a perdu quatre ans à faire la sourde oreille parce que ses sondages lui indiquent que tout est beau : business as usual. Vu que l’urgence d’agir en matière d’urbanisme ne cadre pas avec cette absence de leadership, elle pourrait fort bien avoir des surprises. Sans tomber dans l’idéologie, on a besoin d’une planification intelligente de ces questions rapidement. Bravo à ces maires qui ont une vision et qui montrent le chemin », a affirmé le chef péquiste.